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Être très prudent avec l’enseignement par le numérique

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La transmission des savoirs ne peut s’affranchir d’une réflexion sérieuse et honnête autour des usages du numérique aussi bien à la maison qu’à l’école.

La pratique de la lecture s’est complétement effondrée dans notre pays – on peut même parler d’abandon – à cause de la colonisation massive des écrans sur le temps de loisirs des élèves. Les écrans provoquent sur ces derniers des dégâts vertigineux, dont sont témoins les professeurs : troubles du sommeil, agressivité, problèmes de concentration et de mémorisation, angoisse etc. Or, lire des livres, version papier de préférence, est le meilleur moyen pour réussir sa scolarité. Ils permettent l’acquisition de compétences d’une richesse sans commune mesure pour soi et pour l‘humanité : compréhension, empathie, expression orale et écrite, intelligence, concentration etc.

Pourtant, forte de cette information, l’institution pousse à la numérisation du système scolaire pour « favoriser » les apprentissages par le numérique. Sans s’interroger au préalable quant au comment et surtout au pourquoi, elle équipe sans concertation réellement sérieuse écoles, collèges et lycées en tablettes et supports numériques en tous genres, à grands coups de com’ à la tonalité progressiste.  La prudence devrait plutôt s’imposer car, selon les dernières publications scientifiques à ce sujet, plus le système scolaire est numérisé, plus les résultats scolaires baissent. Que dire de plus ?

« Poursuivons dans cette voie ! » est la réponse du Ministère qui s’attelle en ce moment même à déployer les IA génératives dans les classes, comme outil de remédiation pour les élèves en difficulté, sans aucune preuve de leurs bienfaits pédagogiques ! le SNALC dénonce cette cécité voulue : il s’agit probablement de contenter les lobbys des logiciels « éducatifs » tout en se donnant bonne conscience avec des arguments pseudo-pédagogiques afin de proposer des solutions pipeaux face à l’échec scolaire des élèves français.

Outre le sujet des apports positifs des écrans pour apprendre et progresser – et dont le SNALC attend toujours les preuves ! – se posent d’autres questions avec le numérique à l’école. Par exemple, celle de la souveraineté de l’Éducation nationale, qui a choisi de confier des pans entiers de sa pédagogie à des entreprises dont le bien-être des élèves et des professeurs n’est pas la préoccupation centrale ; celle du coût financier de tels outils pour les finances publiques (18 millions d’euros pour les ordinateurs du plan « lycée 4.0. » de la rentrée 2023 dans le Grand-Est), et sans oublier leur coût environnemental.

Le SNALC est donc très clair à ce sujet : l’enseignement du numérique est une nécessité, en premier lieu pour le développement de ce secteur de pointe dans notre pays mais aussi pour permettre à nos élèves de s’inscrire dans la société dans laquelle ils vivront. C’est la systématisation de l’enseignement par le numérique qui est loin d’être la panacée pour faire réussir nos élèves ainsi que le soulignent, dans la douleur, les derniers résultats PISA de la France. Déployer de tels outils dans les classes sans tenir compte, d’une part, des travaux des recherches scientifiques en la matière ni, d’autre part, de l’usage massif et bien ancré des écrans à la maison n’est pas digne d’un Ministère qui souhaiterait réellement remettre l’enseignement des savoirs au cœur des écoles.