Lors de la visite d’un collège le 5 septembre dernier, E. Macron a « réaffirmé le rôle de l’école dans la promotion de la santé physique », soucieux d’y « refonder la place du sport » (et non de l’EPS).
Il a vanté les mérites des 30 min d’activité physique quotidienne (APQ) en primaire, réalisées selon lui à 70 % alors que des retours démontrent le contraire. Il a rappelé le bénéfice du « Pass’Sport » qui offre aux jeunes bénéficiaires une réduction de 50 € pour toute adhésion dans un club sportif, en omettant que paradoxalement, cet avantage ne s’applique pas aux associations sportives scolaires.
Il a aussi annoncé la généralisation d’ici 2026, des 2 h de sport supplémentaires aux 5 300 collèges du territoire, sans qu’aucun bilan de l’expérimentation réalisée depuis 2 ans dans 170 puis 700 établissements ne soit fait. Pourtant bien que ce dispositif cible les jeunes les moins pratiquants, c’est l’inverse qui semble à l’oeuvre. Cette part belle faite à l’introduction du secteur sportif fédéral dans le champ scolaire s’effectue en concurrence et en défaveur de l’EPS, discipline pourtant parfaitement adaptée aux objectifs recherchés. Pour faciliter le passage des diverses pilules, y compris le gel des postes aux concours, le Prés ident a souhaité « manifester sa considération » et « mieux accompagner les enseignants d’EPS » autour de ces dispositifs :
- En réponse aux pénuries d’installations, il s’est engagé à relancer la construction de 5 000 terrains de sport. Mais 90 % de ces aménagements ne seront pas aux normes des terrains sportifs. Ils permettront davantage des jeux à effectifs réduits que l’accueil de classes de 35 élèves.
- Il a annoncé faire réaliser en 6e des « tests d’aptitudes physiques pour mieux évaluer la condition physique des jeunes » ; idée qui mériterait d’être étendue aux classes de 2de.
- Il a prévu de faire intégrer dans les missions du pacte, les 2 h de sport supplémentaire au collège, ce qui n’est pas sans poser d’importantes questions statutaires, ce dispositif étant par nature périscolaire.
Au même titre que les 10 % de revalorisation pour chaque enseignant dès septembre 2023, ou encore un enseignant devant chaque classe à la rentrée, tout ceci n’est une fois encore que parole de Président : des propos moussants et des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine Universitaire n°1481 du 6 octobre 2023