Après 2 années de crise sanitaire voilà à nouveau la discipline directement impactée par une crise énergétique.
L’explosion du coût des énergies a eu pour conséquence la fermeture immédiate et sans préavis de 30 piscines gérées par le groupe Vert-Marine sur l’ensemble du territoire. Premier coup dur pour l’EPS dès le 5 septembre, portant directement préjudice aux élèves, aux équipes et à l’institution.
Le savoir-nager est un savoir fondamental régi par l’article D312-47-2 du code de l’éducation. Mais cet objectif n’est pas que scolaire. C’est un enjeu civil et de société au même titre que l’acquisition des autres fondamentaux. Comment supporter qu’un gestionnaire privé de bassins publics sous prétexte de fuites financières puisse aussi unilatéralement fermer ces locaux alors même qu’il est investi d’une mission de service public ?
Dernièrement des pourparlers, amenant les municipalités et départements à promettre des économies comme l’abaissement de la température des eaux à 25 ou 24°C, ont permis quelques ré-ouvertures. Si une telle mesure permettra la poursuite de l’activité du public et des nageurs motivés elle risque fort de freiner les activités d’apprentissage des plus jeunes et des débutants. Dans ces conditions des enseignants d’EPS ont déjà refusé de mettre à l’eau leurs élèves.
Par extension, que va-t-il advenir cet hiver quand les températures des gymnases seront ramenées à 15 ou 10 degrés, ou lorsque que par faute de moyens ces installations ne seront plus tout simplement chauffées ?
Il n’existe aucun texte fixant des seuils minimaux de températures nécessaires à la pratique scolaire des différentes activités sportives. Peut-on enseigner la gymnastique en dessous 12 degrés ? Se contenter éternellement de laisser aux seuls enseignants d’EPS la responsabilité de ces décisions à prendre «en bon père de famille» (NS 94-116 du 4/6/1996) risque fort de les placer en grande tension avec les parents d’élèves, les collectivités ou leur administration. Le SNALC demande que cette nouvelle crise soit enfin l’occasion de traiter ce problème.
Article à paraître dans la Quinzaine universitaire n°1469 du 7 octobre 2022