Selon la note de service du MENJS, 2023-24 sera « une rentrée et une année olympique et paralympique à l’école ». Sous l’impulsion des jeux, il s’agit de promouvoir la pratique sportive chez les jeunes – dont la sédentarité, la chute des capacités et le surpoids sont devenus des enjeux de santé publique – et de « célébrer les valeurs du sport portées par la charte olympique : engagement, excellence, égalité, respect, amitié, inclusion et partage ». Si ces objectifs sont louables, les moyens retenus, l’angélisme et la promotion impliquant l’école sont très discutables.
Du côté de la santé par le sport, de nombreux dispositifs se sont empilés depuis 2017, tant au niveau de l’enseignement primaire que secondaire, faisant la part belle à l’entrée du sport fédéral dans le milieu scolaire.
La liaison « une école, un club » et le déploiement des 30 minutes d’activité physique quotidienne (APQ) dans le 1er degré, l’acquisition du label « génération 2024 » par des établissements scolaires ou encore « les 2 heures de sport supplémentaires au collège » ont tous pour but de « développer des projets structurants avec les clubs sportifs ».
Le SNALC désapprouve cette forme d’entrisme et de relégation de l’EPS, discipline pourtant plus adaptée à un public scolaire et disposant des moyens pour atteindre ces objectifs.
S’agissant des valeurs de l’olympisme, les enseignants d’EPS les transmettent quotidiennement et depuis toujours. Et il ne faut pas non plus succomber à la naïveté ! Les JO portent aussi d’importantes dérives.
L’ultrasponsorisation des plus grandes marques (sport, boissons caloriques) auxquelles les jeunes sont très réceptifs, les excès du sport de haut niveau (entraînement précoce intensif, surmenage, dopage, élitisme…) promu en modèle d’excellence, les coûts énergétiques et écologiques (constructions, déplacements de « 13,5 millions de spectateurs attendus ») … passés sous silence, font aussi des ravages.
Aussi l’école, à tous les niveaux et dans toutes les matières, doit-elle assurer une telle propagande sans plus de distance et de neutralité ? Ne devrait-elle pas au contraire promouvoir une pratique physique plus humaniste et écoresponsable ?
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1480 du 8 septembre 2023