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En 2025, continuons à nous battre

Mot du président

 

Jean-Rémi GIRARD

Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1496 du 20 décembre 2024

Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année 2025. J’ai une pensée toute particulière pour les collègues et les élèves de Mayotte.

2024 s’est terminée comme elle avait commencé : n’importe comment. À l’heure où j’écris ces lignes, nous attendons encore les noms des ministres de l’Éducation nationale et de la fonction publique. Cette année aura vraisemblablement connu cinq occupants rue de Grenelle, dont la plus éphémère n’est même pas restée un mois. Bien entendu, les ministres ne font pas tout. Bien entendu, la stabilité n’est pas toujours un bienfait, et pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler Jean-Michel Blanquer. Bien entendu, il est parfois bon de se débarrasser rapidement d’éléments nuisibles — Guillaume Kasbarian et ses mensonges sur l’« absentéisme » des fonctionnaires viennent assez vite à l’esprit, et la grève massivement suivie le 5 décembre dernier en témoigne. Nous lui avons tous dit ce jour-là que s’essuyer les pompes sur la vérité et sur les agents de l’État n’était pas sans conséquences.

Après une année sans queue ni tête, constellée de réformes annoncées puis retirées, de projets qui n’en finissent pas d’essayer d’aboutir, d’interlocuteurs dont nous n’avons même pas eu le temps de retenir le nom, que peut vous apporter le SNALC ?

Sa stabilité et sa constance, tout d’abord. Face à un monde politique bouleversé, nous continuons inlassablement le combat, profitant de toutes les opportunités pour faire avancer vos revendications. Ce n’est parfois pas grand-chose, mais ce n’est pas rien. Nous démontrons à la direction des ressources humaines que la loi de transformation de la fonction publique a été un recul en termes de transparence et d’efficacité sur les mutations. Nous trouvons à la direction générale de l’enseignement scolaire une capacité d’écoute et, enfin, un début d’esprit critique sur certains éléments de la réforme du lycée. Notre voix porte plus loin, également, puisque je siège désormais au conseil commun de la fonction publique, où je n’aurai de cesse de dire, chiffres de l’administration à l’appui, que l’Éducation nationale est un ministère maltraité avec des agents sous-payés.

Nous apportons également notre écoute et notre compétence. Nous avons été les premiers à comprendre la crise de l’École qui s’annonçait, à parler salaires, à rappeler que si tout le monde gagne plus que nous, c’est par le jeu des primes fixes que d’autres rejetaient pour des raisons idéologiques certes intéressantes, mais pendant ce temps tout le monde les acceptait sauf nous.

Nous étions aussi les premiers à apercevoir le désastre auquel allait conduire une école inclusive au rabais, quand d’autres voulaient nous faire taire pour des raisons idéologiques certes intéressantes, mais qu’ils ont fini par abandonner face au réel et à la souffrance des élèves et des collègues. AESH maltraités, enseignants et vie scolaire surchargés de nouvelles missions sans temps ni argent ni moyens, personnels infirmiers proches du burn-out : l’école inclusive, aujourd’hui, c’est ça.

Nous avons également su renouveler notre syndicalisme en vous parlant de cette souffrance au travail, de la gestion catastrophique par notre l’employeur du handicap de ses propres personnels, des possibilités de reconversion, de ruptures conventionnelles. Voici 10 ans que nous avons créé mobi-SNALC, notre dispositif sur le bien-être et l’aide à la mobilité Nos derniers congrès organisés à ce sujet, dans l’académie de Montpellier par exemple, montrent que vous attendez d’un syndicat qu’il vous défende, mais aussi qu’il prenne soin de vous, y compris en vous aidant à quitter le navire si c’est la meilleure solution pour vous.

En 2025, le SNALC restera donc le SNALC. S’il faut changer de ministre tous les mois, nous ferons avec, car nos analyses et nos revendications, elles, ne changeront pas. Et toutes les personnes qui auront cru pouvoir laisser leur trace et leur réforme, toutes celles qui se seront vues entrer dans l’Histoire, n’auront même pas l’honneur de figurer dans un sous-point d’un programme d’histoire qui n’aurait de toute façon pas été traité car, en 2025 comme en 2024, les programmes d’histoire seront trop longs pour l’horaire hebdomadaire prévu