Depuis 2020, les professeurs des écoles déplorent le faible nombre d’ouvertures de classes prononcé chaque rentrée par les DASEN en CSA (1). Pire : les fermetures se succèdent et sont devenues la règle. Une tendance que le SNALC dénonce à chaque CSA ministériel.
Des classes ferment, « faute d’élèves »
Les chiffres de la DEPP (2) sont sans appel : le nombre d’élèves baisse sans équivoque depuis quelques années. En France, 5 486 500 enfants étaient scolarisés dans l’enseignement public du premier degré à la rentrée 2023, contre 5 885 300 en 2015.
Cela représente une baisse de 400 000 élèves en moins d’une décennie. Le phénomène est régulier car sur l’immense majorité du territoire, les effectifs sont en baisse par rapport à la rentrée précédente (- 1,3 % en moyenne). Cette tendance, amorcée depuis une dizaine d’années, ne s’amenuisera en rien ne sera pas ralentie dans les prochaines années : les cohortes de cycle 3 (qui vont donc quitter incessamment l’élémentaire) ne seront pas compensées par des cohortes de cycle 1 de plus en plus restreintes.
La natalité, tout simplement
Le nombre de naissances a diminué entre 2010 et 2020 de façon très significative et constante : 832 800 naissances en 2010 contre 735 200 naissances en 2020. La baisse est plus que visible et la tendance installée : cela représente près de 100 000 enfants de moins par an, entre ces deux années.
Une tendance qui se poursuit
Sur les six premiers mois de l’année 2024, le nombre de naissances en France a diminué de 2 % par rapport à la même période en 2023, d’après les chiffres de l’Insee. Si cette tendance baissière se poursuit, on risque d’atteindre le nombre de naissances le plus bas jamais enregistré depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le recul de la natalité s’observe depuis plus de dix ans, et s’accélère depuis 2022. Le nombre de naissances a chuté de 6,6 % en France en 2023, de 10 % par rapport à 2022 et même de 20 % par rapport à 2010.
La tendance semble donc loin de s’enrayer, le climat anxiogène de ces dernières années impactant incontestablement la natalité. Le SNALC pense considère qu’il serait opportun de profiter de cette chute démographique pour réduire les effectifs par classe au lieu de supprimer des postes. Les conditions de travail rendues difficiles, compte tenu notamment des problématiques liées à l’inclusion, seraient ainsi améliorées pour le bénéfice de tous.
(1) Comité social d’administration : instance au cours de laquelle l’administration expose aux organisations syndicales l’organisation prévisionnelle de la répartition des moyens dont elle dispose concernant les nombres de classes dans le département pour chaque école.
(2) Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1495 – École du 29 novembre 2024