Le SNALC se réjouit des propos tenus par une responsable syndicale concurrente dans son entretien avec le Nouvel Obs du 19 avril 1. Elle déplore : « les profs d’EPS sont devenus des professeurs de compétence sociale, notre enseignement perd du sens ».
Certes le SNALC n’a pas le monopole des idées. Mais force est de constater qu’en matière de dénonciation de perte de sens de la discipline et d’abandon de l’éducation DU physique au profit d’une éducation PAR le physique, le SNALC mène la course en tête depuis de nombreuses années. Dès 2018, lors de la conception et la mise en œuvre des derniers programmes d’EPS pour les lycées, le SNALC, par ses amendements adressés à la DGESCO et ses multiples communications, alertait le ministère et toute la profession sur la dérive qui fixait pour priorité l’apprentissage de « rôles sociaux » et de compétences sociales en EPS.
Mais le SNALC va plus loin. Pendant que ce syndicat promouvait le « savoir-s’entraîner » comme un objectif fondamental des programmes, le SNALC s’érigeait contre cet autre dévoiement méthodologique et intellectualiste de la discipline. La condition physique des élèves, les conditions et les horaires d’enseignement, plaident pour des finalités bien plus modestes, réalistes et prioritaires. Les lycées ne sont pas des STAPS !
Aussi, lorsque cette responsable affirme de surcroît que « la question des savoirs moteurs reste importante (…) nous sommes aussi une discipline originale, où le corps est en jeu », le SNALC a bien l’impression de se faire à nouveau sucer la roue.
Les lecteurs apprécieront la similarité du discours avec celui du SNALC. Mais qu’ils ne soient pas dupes, les approches sont bien différentes. Quand l’un assigne à l’EPS « l’étude des APSA » et promeut la conception intellectualiste qui se retrouve dans les programmes, le SNALC, lui, défend une éducation des corps par la pratique d’APSA organisées en vue du développement des capacités physiques et de l’acquisition de savoirs moteurs fondamentaux.
Le SNALC a précisé et opérationnalisé sa conception2. Il saura au besoin en affirmer la paternité.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1489