Sur CNEWS, Jean-Rémi Girard répond aux questions sur une probable fermeture des écoles annoncées ce soir par le président.
À retrouver sur le site de CNEWS. Interview diffusée le 31 mars 2021 dans MIDI NEWS
Citation:
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Sonia Mabrouk : […]Jean-Rémi Girard, vous tenez ce discours depuis un certain temps, qui consiste à dire qu’il fallait fermer. Il fallait gagner du temps sur le virus dans les établissements.
Que ce soit pour les écoles, collèges ou lycées, nous syndiquons dans les trois, le problème est qu’on n’a pas pris de mesures suffisantes pour éviter une possible, potentielle, je ne sais pas ce qui va être annoncé ce soir, fermeture. Cela fait des mois et des mois que le SNALC dit au ministère : « mais pourquoi n’avez vous pas préparé la mise en place des demi-jauges, des demi-effectifs et pas uniquement dans les lycées, et pas uniquement dans les lycées des 19 départements confinés ? » À un moment, le débat, il faut le dire, a été complètement radicalisé par le ministre de l’Éducation nationale. À partir du moment où l’on émettait un doute, cela voulait dire qu’on voulait fermer les écoles, que c’était l’horreur, que les enfants allaient souffrir etc. Nous, ça fait des mois que nous essayons de maintenir ouverts les établissements scolaires. Sonia Mabrouk : il y a eu un non débat. Vous ne pouvez pas échanger sur ce sujet, car c’est vrai que le gouvernement en a fait une sorte de spécificité française, un totem de ne pas fermer. Il le revendique, de s’en enorgueillit par rapport à d’autres pays européens. Mais c’est terrible ! Non pas d’essayer de maintenir les écoles ouvertes, c’est une très bonne chose ! Tout le monde est pour que les écoles soient ouvertes. Ce qui terrible c’est d’en avoir fait une sorte d’étendard, un sorte de point de comparaison qui fait qu’ensuite on n’a pas investi dans nos écoles. Il n’y a pas eu un centime de mis à la rentrée scolaire de septembre dans un plan pour faire en sorte que les écoles puissent mieux se préparer au fait que le virus pouvait revenir, ce qui est train d’arriver. On n’a pas embauché de personnels, on n’a pas mis en place de commande de matériel informatique , on n’a pas cherché d’autres lieux pour accueillir les enfants, si on mettait en place des demi-jauges y compris à l’école primaire. Et aujourd’hui, on se retrouve au pied du mur. Si jamais on annonce ce soir qu’on ferme, cela va être un échec terrible parce qu’on propose depuis des mois tout ce qu’on peut pour que ça ne ferme pas. Et on est face, nous aussi, à un mur. Cela devient invivable d’entendre le ministre sortir n’importe quoi comme argument scientifique et instrumentaliser d’ailleurs la société nationale de pédiatrie. Je n’entends parler que de la société de pédiatrie, du professeur Cohen, dans mes rencontres avec le ministre et le ministère. Le conseil scientifique n’existe quasiment pas. C’est terrifiant ! Il nous a encore posté sur twitter dimanche dernier une vidéo sur des enfants de Californie qui disaient qu’il fallait rouvrir les écoles qui sont fermées depuis un an, ce qui n’est pas notre cas. Les enseignants là-bas sont vaccinés, ce qui n’est pas notre cas. Cela devient vraiment très dur pour nous, organisation syndicale au SNALC, de rester constructif. Nous essayons de le faire mais c’est compliqué ! |