La peur au ventre !
Nos écoles ont vocation à accueillir tous les enfants dans leur diversité. Et effectivement cette diversité est enrichissante et source de joie pour tous. Mais, parfois, nos bons sentiments peuvent se retourner contre nous lorsque certains enfants violents sèment la terreur dans notre classe et dans la cour de récréation. Car nos établissements qui devraient être des havres de paix, accueillent de plus en plus d’enfants dangereux pour les adultes, pour les autres enfants et pour eux-mêmes.
Les profils de ces enfants sont différents : on peut tout aussi bien croiser le chemin d’un enfant de 9 ans, pervers sexuel qui va vous faire des avances. Ou celui d’un enfant armé d’un couteau de cuisine… L’année suivante, avec un peu de malchance, c’est le chemin d’un enfant convaincu d’être un vampire que vous pourrez croiser.
Au menu, morsure jusqu’au sang avec à la clé plaie infectée et passage à l’hôpital. Et si on a vraiment la poisse c’est le chemin d’un futur sociopathe que l’on croisera : ce genre d’enfant capable de mettre son enseignante enceinte à terre en s’acharnant sur son ventre, ce genre d’enfant capable de planter un crayon bien taillé dans le mollet de la maîtresse remplaçante.
C’est inimaginable et pourtant tous ces exemples sont la pure vérité. Alors oui ces enfants ont pour la plupart une notification AESH… Mais comme le nombre de ces accompagnants est insuffisant et qu’ils sont tous mutualisés, aucune chance d’avoir un suivi en continu Ne reste que l’enseignant, qui, tel un super héros dans le royaume de la débrouille doit faire face au danger. Les alertes sont données, les réunions des équipes éducatives se tiennent mais le plus souvent ne sont suivies d’aucune mesure d’aide pour les enseignants. C’est ainsi que pendant des mois l’on se retrouve à venir, chaque matin avec la peur au ventre…
Quant aux parents ils sont pour la plupart dans le déni, n’acceptant que certaines prises en charge en faveur de leur enfant. Certains sont mêmes menaçants et procéduriers, suscitant la panique dans notre hiérarchie d’état ou diocésaine. Ce n’est que lorsque l’enseignant est en burn out, au bord du gouffre que là l’empathie commence à naître. Mais à ce stade il est déjà trop tard car ce genre d’expériences marque à jamais…