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Du « dynamisme » pour nos carrières ? L’inflation n’est que dans les mots !

© freepik.com_126454

À l’occasion du CSA ministériel du 6 mai 2025, le ministère a présenté un projet portant sur de nouvelles durées d’échelon en classe normale. Lors des groupes de travail préparant la présentation de ce projet de décret, la DGRH a fourni une nouvelle grille répondant – selon elle – à l’objectif d’une meilleure rémunération et d’une « dynamisation de la carrière ».

Projet de nouvelle grille de la classe normale
Professeurs agrégés, certifiés, P-EPS, PLP, CPE, Psy-EN, PE

 

Durée actuelle dans l’échelon

A compter du 01/09/2025

Indice correspondant agrégé

Indice correspondant autres corps

11e échelon

  

835

678

10e échelon

4 ans

4 ans

805

634

9e échelon

4 ans

4 ans

762

595

8e échelon

3 ans 6 mois ou

2 ans 6 mois *

2 ans 6 mois

715

562

7e échelon

3 ans

2 ans 6 mois

664

524

6e échelon

3 ans ou 2 ans *

2 ans 6 mois**

623

497

5e échelon

2 ans 6 mois

2 ans

584

481

4e échelon

2 ans

2 ans

547

466

3e échelon

2 ans

2 ans

518

453

2e échelon

1 an

1 an

503

446

1er échelon

1 an

1 an

455

395

* Accélération de carrière d’un an pour 30 % des personnels.
** Le SNALC a déposé un amendement (non retenu) pour un avancement automatique au 7e échelon en 2 ans (au lieu de 2,5) pour rester au moins au meilleur rythme possible jusqu’alors. 

Le SNALC ne nie pas que changer plus vite d’échelon permet d’augmenter son traitement en accédant à un échelon supérieur. Toutefois, ce projet n’a rien d’une augmentation immédiate des rémunérations qui serait valable pour tous. À partir du 9e échelon de la classe normale, les agents n’en tireraient en effet aucun bénéfice. Or, pour une part importante d’entre eux, ce sont précisément ceux qui sont déjà passés à côté de la prime Grenelle et des nouvelles modalités d’accès aux grades supérieurs qui se sont succédé depuis la mise en place du protocole PPCR !

Supprimant les deux derniers avancements dits « accélérés », ce n’est pas non plus ce que l’on peut appeler « dynamiser » une carrière. C’est simplement accélérer les changements d’échelon.

D’ailleurs, comment un rythme unique pourrait-il être dynamique ? Ce terme est donc à relativiser, d’autant plus que par rapport à un agent bénéficiant actuellement de deux avancements d’échelon accélérés, le gain ne serait que de 6 mois.

Cette nouvelle grille serait mise en place à compter du 1er septembre 2025 selon les modalités suivantes :

Échelon actuel

Nouvel échelon

Reprise d’ancienneté

8e échelon à partir de 2.5 ans

9e échelon

Sans ancienneté

8e échelon avant 2.5 ans

8e échelon

Ancienneté acquise

7e échelon à partir de 2.5 ans

8e échelon

Sans ancienneté

7e échelon avant 2.5 ans

7e échelon

Ancienneté acquise

6e échelon à partir de 2.5 ans

7e échelon

Sans ancienneté

6e échelon avant 2.5 ans

6e échelon

Ancienneté acquise

5e échelon à partir de 2 ans

6e échelon

Sans ancienneté

5e échelon avant 2 ans

5e échelon

Ancienneté acquise

À titre transitoire, les campagnes d’attribution des bonifications d’ancienneté en lien avec les rendez-vous de carrière qui se sont tenus pendant l’année 2024-2025 se poursuivraient jusqu’à leur terme, selon les modalités en vigueur au 31 août 2024.

Ces mesures, rejetées par le SNALC au CSA ministériel, nécessitent par ailleurs un arbitrage budgétaire.

Pour connaître les suites données à ce projet, suivez les publications du SNALC: Menu “Parcours-Carrière” > “Échelons, corps, grade”

Repositionnement des rendez-vous de carrière, mais pour quoi faire ?

Une nouvelle grille à rythme unique nécessite de reconsidérer les 2 premiers rendez-vous de carrière (RVC) actuels.

Voici donc ce qui pourrait exister à partir de septembre 2025 :

  • RVC sans lien avec une promotion dès que 4 années de services sont prises en compte pour l’avancement d’échelon après la titularisation de l’intéressé ;
  • RVC lorsque, au 31 août de l’année scolaire suivant l’année du rendez-vous, l’intéressé remplit les conditions d’avancement à la hors classe ;
  • RVC lorsque, au 31 août de l’année scolaire suivant l’année du rendez-vous, l’intéressé remplit les conditions d’avancement à la classe exceptionnelle

 Le 2e RVC devrait correspondre à l’actuel 3e RVC utilisé pour l’accès à la hors classe. Et c’est bien là le problème : rien n’a été prévu pour ces nouveaux RVC, sauf leur potentiel positionnement.

Le 3e RVC est très problématique pour le SNALC qui n’est pas demandeur de ce type d’évaluation pour l’accès à la classe exceptionnelle, et se positionne très clairement, depuis la naissance de ce grade, pour ce qui arrivera fatalement : un accès calqué sur l’accès à la hors classe. Si un avis est émis définitivement pour l’examen d’un changement de grade, il est nécessaire d’établir alors un barème tenant compte des échelons et de l’ancienneté dans ces échelons. Faute de quoi, il serait définitivement impossible à bon nombre de personnels d’entrevoir une poursuite de carrière une fois la hors classe obtenue.

À défaut de dynamiser le début de carrière autrement que par des mots, donnons au moins de réelles perspectives à ceux qui font les frais du PPCR depuis sa mise en place. Ne nous y trompons pas : toutes ces modifications des modalités d’évaluation depuis 2017 ne sont que les conséquences du PPCR, mal conçu et inadapté aux personnels enseignants. Et donc, autant de raisons pour lesquelles le SNALC ne regrette pas d’avoir voté contre son application pour les personnels des premier et second degrés, et aujourd’hui contre un énième bricolage tentant, en vain, de le rendre acceptable.