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Droit à la parole – septembre 2022

© iStock_©andresr

Peu importe le dialogue ou le monologue, les gens ne comprennent et ne saisissent que ce qui leur affaire. » Henri Lafrance

Éric
Professeur de lettres

L’Éducation Nationale devient-elle le plus grand centre socio-médico-éducatif du pays ?

Dans les centres de formation (que la formation soit initiale ou continue… ce qui revient à peu près au même), on apprend que le professeur doit adopter une posture d’accompagnateur d’apprenants. Il est là pour être bienveillant avec ses apprenants. Il doit les comprendre, favoriser leur bien-être et devenir une personne ressource dans l’établissement pour écouter leurs besoins, pour leur apprendre à apprendre, pour gérer leurs émotions, leur stress …

Que cette vision cotonneuse est agréable ! Des paroles de miel, de la guimauve, des nounours et des bougies parfumées, ne trouvez-vous pas ?

 

Pourquoi une telle mièvrerie ? Pourquoi laver le cerveau des professeurs certifiés/agrégés, experts de leurs disciplines, passionnés par la matière qu’ils sont censés transmettre ?

Sans doute pour les préparer à affronter ce qu’est devenue l’Éducation nationale : un gigantesque centre médico-social, un club de loisirs et de bien-être pour apprenants, un parc d’attractions où on fait de l’écologie, de la prévention contre le tabac, des ateliers « mieux vivre ensemble », des escape game, des balades dans la ville (ou dans la campagne), des ateliers « pâte à sel », des déjeuners inclusifs… mais où les mots « savoir », « discipline », « travail », « effort », « instruction » ont été rayés du lexique. Quand avez-vous entendu pour la dernière fois un IPR, un formateur ou un chef d’établissement parler de « savoirs » et de « transmission » ? Sous Pompidou, non ?

Remarquez, si les élèves ne savaient plus rien et qu’ils étaient heureux, tout le monde serait satisfait. On peut parfaitement être éco-responsable et faire une faute à chaque mot.

Mais le problème voyez-vous, c’est que loin d’être épanouis, les élèves sont de plus en plus fragiles.

On constate des phénomènes inquiétants :

  • des élèves incapables de gérer leur stress (au point de refuser de plus en plus de passer des évaluations),
  • des professionnels de santé qui médicalisent des problèmes relevant simplement d’un refus de se plier aux règles de la vie collective : un PAI pour l’élève qui se met en colère dès qu’il a une note inférieure à 10, un élève qui a un protocole invraisemblable l’autorisant à aller à l’infirmerie dès que le professeur de langue fait passer des évaluations orales… Ce culte de l’individu autocentré qui est incapable de se soumettre à des règles collectives a désormais sa caution médicale.
  • l’apparition de sigles en tout genre, pour déplacer ou atténuer des problèmes : beaucoup d’élèves sont classés « hyperactifs » alors qu’ils sont juste mal élevés, certains seraient dyscalculiques alors qu’ils ont juste eu la flemme d’apprendre leurs tables de multiplication… On a même forgé le concept de « HPE »,  Haut Potentiel Émotionnel , sans doute pour justifier la propension de nombreux élèves à pleurer si leurs désirs ne sont pas réalisés dans la minute… Cette hyperinflation est dommageable et dangereuse car il existe de VRAIS HPI, de VRAIS dys-, de VRAIS hyperactifs, mais on les oublie parce qu’on ne sait plus les distinguer de la masse étiquetée par les médecins.

 

Il est urgent d’oublier les tourments de ces jeunes autocentrés : un professeur est là pour instruire les élèves, en transmettant des savoirs solides, dans le cadre d’une classe où tout le monde doit faire des efforts sur soi. La vie en collectivité est à ce prix.

 

Être trop attentif aux affres adolescentes ne résoudra en rien leurs problèmes : nous ne sommes pas pédopsychiatres, n’en déplaisent aux gardiens de la Bienveillance qui sévissent à tous les échelons du ministère.

Un élève en manque de repères – familiaux notamment mais pas que – doit avoir en face de lui un professeur tenant son autorité de son savoir, un professeur exigeant, capable d’encourager chaque élève pour qu’il aille au plus haut de ses capacités. Là est la vraie bienveillance, là est le vrai respect que l’on doit aux jeunes qui nous sont confiés.

Eric, professeur de lettres