Le Ministère projette de différencier la fin de l’année du Baccalauréat professionnel. Durant six semaines, ceux qui veulent entrer dans le monde du travail iront en stage en entreprise. Les autres prépareront leur poursuite d’études. 

En soi, ce projet n’intéresse pas le SNALC car les PFMP trop longues nuisent aux acquis des élèves et fournissent surtout une main-d’oeuvre à bas coût pour les entreprises. Mais c’est surtout une partie de la préparation à la poursuite d’études qui, de par son contenu, nous fait réagir aujourd’hui. 

En effet, un tiers du temps dédié à ce travail, pourtant important lorsque l’on connaît les difficultés rencontrées par les bacheliers professionnels à BAC +3, sera consacré au développement de « compétences psychosociales ». 

Pour résumer, ces fameuses compétences ont à voir avec la conscience de soi, la faculté à gérer son stress, à se maîtriser, à prendre des décisions constructives…

Pour le SNALC, il faut négliger ces vétilles qui ne relèvent même pas du new age et se recentrer sur les vraies priorités. Nos élèves ont besoin de maîtriser leur langue maternelle à l’écrit comme à l’oral, de réfléchir au monde qui les entoure, d’acquérir des connaissances et des compétences professionnelles solides. 

N’oublions pas dans quel contexte ces compétences ont intégré pour la première fois le jargon de l’Éducation nationale. C’était à l’époque du Grenelle de l’Éducation lorsque l’économiste Yann Algan est venu nous expliquer que ces compétences sont ce que cherchent aujourd’hui les grandes entreprises américaines. 

Nous l’avions dit à l’époque et le redisons aujourd’hui : notre enseignement n’a pas à s’adapter à Google, Amazon ou Apple. Nous avons des élèves et, par définition, nous devons les mener au plus haut et faire d’eux des citoyens et non leur inculquer de fumeuses compétences. 

Nous ne sommes pas non plus des coachs en développement personnel ni des gourous dont les livres pullulent partout. 

Et, évidemment, pour un tel enseignement, le Ministère pense aux professeurs d’EPS…