Le président du SNALC, syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur, est en Martinique actuellement. Après avoir rencontré les enseignants lors d’un congrès au Lycée de la Jetée ce mardi, Jean-Rémi Girard a été reçu par la rectrice d’Académie ce mercredi matin. L’occasion de faire remonter les problématiques qui se posent spécifiquement à nos enseignants. Et en premier lieu celles liées aux affectations.
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La principale spécificité territoriale en Martinique, c’est la question de l’affectation, qui est très compliquée et très bizarre.
C’est la 1re fois que je vois ça, notamment à l’école primaire : des professeurs qui sont affectés très tard et des collègues, qui était là hier [NDLR : au congrès du SNALC Martinique] n’avaient toujours pas d’affectation, faisaient des remplacements et prenaient des heures de cours en ayant juste reçu un simple coup de téléphone, sans document officiel. En tant que syndicat, c’est le rôle du SNALC de leur dire que sans document officiel, il ne faut pas faire car on se met en danger.
L’autre difficulté majeure, c’est l’organisation dans les lycées généraux et technologique puisqu’on a un système de réseaux entre lycées, où les élèves peuvent suivre un enseignement dans un lycée et les autres enseignements dans un autre lycée. Ça déstructure complètement l’organisation des lycées, les emplois du temps à la fois des collègues mais aussi des élèves. Ça devient inorganisable.
On a pu faire remonter les grandes difficultés : celle de l’affectation, celle la désorganisation des lycées, celle de l’inclusion des élèves en situation de handicap ou du manque de moyens financiers pour les missions des enseignants.
La rectrice qui est arrivée il y a peu est déjà consciente de ces problèmes. On a un certain nombre de diagnostics partagés sur beaucoup de points et on espère qu’elle va pouvoir mettre en œuvre des améliorations. Elle a déjà fait remonter au ministère les difficultés d’affectation en signalant qu’il y avait des anomalies assez sérieuses sur le fonctionnement en Martinique.
Au SNALC, on avait bien perçu la difficulté pour les néo-titulaires de vouloir rester sur l’académie de Martinique et de ne pas le pouvoir. Ce n’est pas une problématique uniquement martiniquaise, on connaît cela aussi dans l’académie de La Réunion également par exemple. Il y a déjà des bonifications qui existent, mais la Martinique est aussi victime d’une crise démographique : il y a de moins en moins de postes, à quoi s’ajoute une politique ministérielle du quinquennat précédent -qui va se poursuivre – de suppression de postes. Et la Martinique pâtit des deux. On peut toujours avoir des milliers et des milliers de points, s’il n’y a pas de poste, il n’y a pas de poste. C’est très pénible pour les collègues qui souhaiteraient y rester. […] Il y a aussi les collègues qui souhaiteraient rentrer. Ils considèrent, à raison, qu’ils ont rendu service au système en allant enseigner plusieurs et parfois de nombreuses années dans des académies déficitaires et difficiles, comme Créteil. On va voir ce que l’on peut faire en termes de barème et essayer de bonifier davantage ces collègues-là. Mais une fois encore, la difficulté première, c’est celle du manque de poste : s’il n’y a pas de poste dans votre discipline, notamment dans le 2d degré, vous pouvez toujours avoir 20000 points, ça ne vous permettra pas de revenir.