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Cyberharcèlement : peut-on vraiment éduquer aux réseaux sociaux ?

© istock_SolStock

Depuis la rentrée, le CLEMI a étayé son offre de formation en organisant des webinaires qui envisagent la perspective de journalistes ou de pédagogues, sur des thématiques de l’EMI.

Visant à renforcer les suggestions pédagogiques déjà nombreuses sur son site, éclairant ainsi de potentiels projets de classe, le CLEMI s’empare de l’actualité éducative et entend élargir son public aux divers acteurs et partenaires de notre institution.
Ainsi, la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, le 9 novembre, a fait l’objet d’une programmation sur le thème du cyberharcèlement avec intervention de Béatrice Kammerer, journaliste spécialisée en éducation qui présentait son ouvrage – Nos ados sur les réseaux sociaux, même par peur ! Éditions Réseau Canopé – et tentait de démontrer que les médias sociaux pouvaient se domestiquer.

À l’issue d’enquêtes auprès de psychiatres et de neuroscientifiques, l’auteur arguait qu’il ne s’agissait pas de réduire l’usage numérique à une expérience systématique de violences puisque les jeunes utilisent les réseaux sociaux pour bien d’autres finalités, très positives, telles que la recherche d’amitiés et d’informations diverses : « Ils ne font pas que se cyberharceler ». Les réseaux sociaux seraient aussi, d’après ses recherches, un soutien en cas de cyberharcèlement et même, grâce aux liens d’amitiés qu’ils développent, ils les aideraient à s’en sortir ! Pour terminer, elle invitait les parents à dédramatiser l’outil, à « gagner en désir » d’en enseigner les écueils au même titre que l’école. La prévention et l’éducation restaient les maîtres mots, quand même !

Pour le SNALC, si l’on doit désormais soigner le mal par le mal, se féliciter d’un maintien devant écrans sous prétexte que ces derniers apportent un pseudo-sentiment de soutien et de satisfaction affective, comment prétendra-t-on résoudre les problèmes d’addiction qu’ils génèrent et les occasions de nuire, que le confort de l’anonymat précipite ?

Pour le SNALC, le danger de la toile et des médias sociaux, invisible et diffus, demeure bien réel. S’informer pour mieux connaître les arcanes de cet univers et dialoguer avec les adolescents ne saurait revenir à cautionner naïvement leur emprise indéniable sur le quotidien de nos élèves.

Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1483 du 8 décembre 2023