Cet impôt, créé par Michel Rocard en 1991, s’élevait à l’origine à 1,1 %. Mais il était tellement pratique et rapportait tant qu’il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les députés et le gouvernement se jettent dessus ! Le voilà à 2,4 % en 1993, à 3,4 % en 1997, 7,5 % en 1998 puis 9,2 % en 2018, du moins pour les personnels en activité.
Pendant plus de 25 ans, plus personne ne s’en est préoccupé, mais nos députés s’en sont brusquement souvenus et au moment où certains songeaient à le supprimer, voici que les députés viennent de le porter à 10,6 % soit 1,4 % de plus, du moins sur les seuls placements financiers. Pour commencer ?
Les retraités n’ont pas été laissés à l’écart de cet impôt : la CSG leur a été imposée en 1998 (6,2 %) puis augmentée à 6,6 % en 1999. Elle a déjà subi une nouvelle augmentation en 2018 (8,3 %).
Jusqu’où montera-t-elle ? Au SNALC, on est par définition solidaire, à condition qu’une concertation ait lieu pour définir les limites du raisonnable.
À cet égard, il est permis d’être inquiet : le gouvernement a créé en 1996 la contribution pour le remboursement de la dette sociale payée aussi par les retraités (CRDS) et qui doit disparaître lorsque ladite dette aura été remboursée. Or, alors que 2033 était initialement pressentie comme date de fin du dispositif, on parle désormais plutôt de 2042…
Les seuls retraités paient encore 0,3 % pour la cotisation additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA) créée par François Hollande en 2013 en faveur des… retraités ! Si bien que lorsque l’État réclame un « geste » des retraités et leur demande d’être solidaires en faveur du paiement de la dette, on mesure à quel point on se moque d’eux. Car enfin, les retraités ne contribuent-ils pas au remboursement de la dette sociale (CRDS) donc au remboursement de l’immense dette de la France ? Et ne contribuent-ils pas à l’aide aux invalides et aux retraités par la CASA ? Ne paient-ils pas la CSG comme s’ils étaient en activité ?
Certains avancent que le Sénat mettra fin à ce délire. Espérons !
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1507 du 28 novembre 2025





