Maxime Reppert, interviewé sur Europe1, revient en cette rentrée de janvier 2021 sur le manque d’information du ministère de l’Éducation nationale et sur les problématiques d’organisation du baccalauréat.
À retrouver sur le site d’Europe 1. Interview diffusée le 03 janvier 2021 dans L’interview actuelle du week-end, chronique de l’émission EUROPE MATIN – 6H-9H
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journaliste : Bonjour Maxime Reppert.
Bonjour. journaliste : Merci d’être avec nous. Vous êtes secrétaire national du SNALC et professeur d’histoire à Dijon. Demain, douze millions d’élèves font leur rentrée de janvier. Dans quinze départements, il y a maintenant le couvre feu à 18 heures. Une nouvelle fois, les écoles, collèges et lycées vont devoir s’adapter. Pour la rentrée de demain, en Bourgogne où il y a trois départements sur quatre concernés par ce couvre feu, jusqu’à samedi après-midi, pour m’être renseigné auprès de mes collègues de l’Yonne, de la Nièvre et de la Saône et Loire, je n’avais aucune nouvelle ou directive. journaliste : Aucune communication du ministère de l’Éducation et du rectorat ? Aucune communication ! journaliste : Et donc ? Malheureusement, cela ne fait que confirmer ce que je constate une fois de plus par rapport à la gestion de cette crise au niveau de l’Éducation nationale et surtout vis à vis de la communication envers les enseignants : on fait preuve d’un véritable amateurisme. Les collègues ont la sensation qu’ils ne sont plus considérés comme des professionnels et que leur propre ministre ne communique pas avec eux. Cela pose un très grave problème car la plupart du temps, on apprend les choses via les médias ce qui est dérangeant comme façon de fonctionner. journaliste : La presse et Europe 1 sont là pour vous informer, hier, la préfète du bas-Rhin nous garantissait sur Europe 1 qu’il y aurait des dérogations pour toutes les sorties après 18 heures, y compris pour les professeurs. C’est assez logique. C’est l’évidence que les professeurs puissent faire leur travail car certains en lycée ont cours jusqu’à 18 heures. Il est évident que les collègues allaient pouvoir travailler. Je pense que la même évidence règne vis à vis des élèves. C’est très bien mais une communication aurait été la bienvenue pour préciser les choses selon les cas de figures par rapport aux sorties des élèves par exemple. journaliste : Je crois que vous avez une réunion le 7 janvier prochain au ministère de l’Éducation, qu’est-ce que vous attendez de cette réunion ? Ce que nous attendons tout simplement est de la clarté et du bon sens. En fait le bons sens n’a pas toujours été présent dans la gestion de cette crise au niveau du ministère de l’Education nationale. journaliste : Qu’est-ce que vous appelez du bon sens ? Concrètement, quelles mesures attendez-vous ? Je vous donne un exemple très simple. On a dans les lycées par exemple des effectifs qui dans la plupart des lycées sont devenus des effectifs allégés, ce que le SNALC réclamait d’ailleurs et qui est conforme au plan de continuité pédagogique développé par le ministre en août dernier. Après plusieurs requêtes, il y a quelques semaines, le ministère indiquait que ces effectifs allégés pourraient se développer en lycée, le souci est la problématique du bac. Il y a des épreuves prévues mi-mars, le SNALC demande le report de ces épreuves en juin car certains lycées fonctionnent en effectifs allégés mais d’autres n’ont pas fait ce choix, donc pour une question de cohérence, le mieux serait de repousser les épreuves prévues mi-mars en juin. journaliste : Pardonnez-moi pour cette question candide, est-ce que le report de ces épreuves de mars à juin ne décalerait pas le bac lui-même et les épreuves du mois de juin ? Bien-sûr cela imposerait des modifications et ajustements, une adaptation qui serait toujours mieux que de mettre en place des épreuves mi-mars dans le contexte actuel. journaliste : Pourquoi ? Les élèves ne sont pas prêts ? Le fonctionnement dans les établissements n’est pas le même partout. C’est justement un des gros problèmes soulevé par la gestion de la crise sanitaire. Pourquoi ? Parce que au lieu de donner des directives qui soient homogènes pour l’ensemble des établissements scolaires dont les lycées, au lieu de faire cela, le ministère a laissé une autonomie assez importante aux établissements pour s’adapter. journaliste : Il y a donc une inégalité pour les élèves face au épreuves du bac ? Il y a un risque justement d’une fracture territoriale avec des établissements qui avanceraient à des rythmes différents pour le baccalauréat qui est une épreuve nationale. Il ne faut pas l’oublier. Il faut une homogénéité bien présente. journaliste : Maxime Reppert, le bac 2020 a été un bac terrible, certains l’ont qualifié de bac au rabais, comment est-ce que vous qualifieriez le bac 2021, comment se profile-t-il ? En ce début d’année, en pleine pandémie, il est très difficile, à l’heure où je vous parle, de pouvoir qualifier d’ores et déjà quel sera le bac 2021. journaliste : Si vous demandez le report ce certaines épreuves et donc des épreuves du bac du mois de juin, déjà ce sera un bac pas comme les autres ! Ce ne sera pas un bac comme si de rien n’était, il y a une forme d’adaptation nécessaire. Mais si vous voulez c’est le contexte qui veut cela. journaliste : Merci beaucoup Maxime Reppert, secrétaire national du SNALC d’avoir été avec nous ce matin. Je rappelle la principale information de cette interview, le SNALC souhaite le report des épreuves du baccalauréat du mois de mars pour le mois de juin pour faciliter le travail des enseignants mais aussi des élèves. |