Emmanuel MACRON avait annoncé une revalorisation de 10% des enseignants. Il aurait dû ajouter que les contractuels n’étaient pas concernés, précision problématique en termes de Com’ « commerciale ».
La technique est la même depuis 6 ans : de la pub pour nous vendre un truc qui n’est pas encore sur le marché puis une fois qu’il y sera, de toutes façons il ressemblera à tout autre chose que ce qui nous avait été promis, mais toujours en nettement moins bien, et peu importe si ces annonces suscitent de faux espoirs, de la colère, de la frustration, de l’injustice….
Qu’il s’agisse de la procédure de recrutement des néo-contractuels, des affectations, de la formation continue, des places et possibilités de réussite aux concours, des conditions de travail, de la retraite…, les réponses ne sont jamais à la hauteur des attentes des personnels et des enjeux pour notre école.
En attestent les jobs dating, renommés « journées de recrutement », la formation express en 4 jours pour devenir enseignant, les concours internes exceptionnels de recrutement de professeurs des écoles (dans 3 académies seulement), les CDD couvrant l’année scolaire, mais sur zone académique…
Il en va de même pour la rémunération.
Le SNALC a fait les calculs. Au 1er septembre 2023, pour les contractuels enseignants de première catégorie, la hausse1 de salaire net2 s’échelonnera de 8% s’ils sont rémunérés au niveau 1 (IM 367) à 4,7% s’ils sont rémunérés au niveau 18 (IM 821).
Force est de constater que le compte n’y est pas. Par ailleurs, la revalorisation résulte en partie de la hausse du point d’indice, à partir du 1er juillet, dans toute la fonction publique.
Vous pouvez retrouver toutes les mesures de revalorisation salariale vous concernant dans notre précédente lettre.
Alors, pour fuir la pauvreté et limiter la chute de leur pouvoir d’achat, importante ces dernières années du fait de la forte inflation, les contractuels sont donc condamnés à se tourner vers les heures supplémentaires ou/et le pacte3. Toutefois, ces deux possibilités ne sont pas un droit et dépendent des besoins, des choix des chefs d’établissement et IEN et des crédits alloués pour les financer…
Pour conclure, le SNALC refuse ce maintien des contractuels enseignants CPE et Psy-EN dans la précarité et rejette le « travailler plus pour gagner plus ou plutôt perdre moins » !
Le SNALC demande donc à Gabriel Attal d’ouvrir, dès cette rentrée 2023, des négociations pour :
- une refonte de la grille de rémunération (L’indice majoré minimum actuel fixé à 367 génère pour un contractuel enseignant, CPE ou Psy-EN de première catégorie à temps complet un traitement brut mensuel de seulement 24,61€ au-dessus du SMIC, alors qu’il occupe un emploi de catégorie A !) ;
- des modalités d’avancement clairement définies ;
- une réelle formation continue, dont une période rémunérée pour les néo-contractuels ;
- un plan de titularisation pérenne avec des concours réservés dignes de ce nom prenant en compte les diplômes détenus et l’expérience acquise.
Enfin, le cadre de gestion des contractuels enseignants CPE et Psy-EN doit redevenir national, afin de supprimer les disparités académiques et les inégalités de traitement pour un même métier.
Attirer des contractuels et les fidéliser pour endiguer la crise des recrutements passeront entre autres par une politique salariale et des perspectives d’évolution professionnelle ambitieuses.
- Par rapport à juin 2023
- Estimation avant impôt sur le revenu, qui ne tient compte que des revalorisations du point d’indice au 1er juillet 2023, de la prime d’attractivité ou « Grenelle » et de la part fixe de l’ISAE et de l’ISOE.
- Note de service du 20 juillet 2023