Le SNALC a récemment assisté à la réunion du Comité consultatif du Conseil d’évaluation de l’école qui portait sur le cadre des évaluations des établissements des 1er et 2d degrés pour la rentrée 2025 : les modalités prévues suscitent toujours de vives inquiétudes.
Dans le 1er degré, le dispositif alourdit considérablement la charge de travail des enseignants et des directeurs en imposant une pression hiérarchique incompatible avec les réalités de terrain. La fréquence d’évaluations couplée à l’obligation de rendre publics les résultats ajoutent au risque de stigmatisation et de comparaisons stériles entre écoles. La place importante donnée aux IEN renforce une logique descendante qui limite l’autonomie des équipes.
Dans les EPLE, la phase d’autoévaluation reste trop souvent traitée comme une obligation formelle. Des questionnaires sont imposés, sans réels temps de concertation dédiés. Pour le SNALC, la création de groupes de travail volontaires, libres d’adapter les outils à leur contexte serait préférable ainsi qu’une restitution intégrale des résultats, incluant données brutes et verbatim pour garantir la sincérité du processus.
Parmi les thématiques intégrées à l’évaluation, figure celle de la santé mentale. Si le SNALC salue la notion de bientraitance pédagogique dans le cadre de la lutte contre la souffrance scolaire, il estime que la priorité devrait porter sur le renforcement des personnels médico-sociaux, trop peu nombreux pour accompagner efficacement les équipes éducatives.
L’inclusion scolaire est également évaluée. Le SNALC note un écart entre les outils proposés et les réalités du terrain. Une reconnaissance de l’engagement des enseignants via des effectifs adaptés, des aménagements et l’attribution de moyens concrets, une meilleure prise en compte du rôle des AESH devraient être priorisés sur la multiplication de rapports et de bilans. Pour le SNALC, c’est en apportant des réponses structurelles que l’on pourra évaluer et faire progresser l’école inclusive.
Si les membres du CEE applaudissent les prétendus progrès des évaluations scolaires, le SNALC rappelle que, sur le terrain, les personnels en subissent surtout les effets délétères.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1503 du 11 juillet 2025.