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Conditions de travail : à quand la fin du déni ?

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La rentrée 2023 se profile, avec comme tous les ans son lot de nouveautés pour les personnels de l’Éducation nationale. Le SNALC déplore que la plupart d’entre elles perpétuent, une année de plus, le déni de notre ministère sur la réalité des conditions de travail, très dégradées, de ses personnels. Il devient pourtant de plus en plus difficile de les ignorer !

En effet, si le manque d’attractivité concerne toute la fonction publique, la crise du recrutement est particulièrement profonde pour ce qui est des enseignants. Plus de 3100 postes ne sont pas pourvus en cette rentrée, les départs volontaires (démissions et ruptures conventionnelles) ont été multipliés par 4 en dix ans… Il serait plus que temps de s’inquiéter, et d’écouter les premiers concernés — tant qu’ils sont encore là ! – pour enrayer cette tendance délétère : ceux qui en pâtissent ne sont bien sûr pas seulement les personnels, mais avant tout, le service public d’éducation et donc les élèves.

Du côté du ministère cependant, la politique des effets d’annonce semble avoir encore de beaux jours devant elle : la « revalorisation historique » n’atteindra que rarement les 100€ claironnés sur tous les tons, et l’augmentation du point d’indice ne compensera pas l’inflation en cette rentrée. Le « pacte » qui va se mettre en place n’est quant à lui qu’un jeu de dupe : bien loin d’améliorer quoi que ce soit, il va surtout exacerber les tensions dans les établissements et dégrader encore un peu plus les conditions de travail en imposant des contraintes d’organisation supplémentaires.

Or, le SNALC alerte déjà régulièrement le ministère sur la surcharge de travail qui pèse sur les épaules des professeurs et des personnels non enseignants : ces derniers sont en effet contraints de se muer en de véritables couteaux suisses afin de faire face à une avalanche de missions et d’attentes qui s’étendent bien au-delà de leur cœur de métier. Il s’agit là d’un enjeu de santé, et plus précisément de santé mentale, d’autant que la médecine du travail dans l’Éducation nationale est clairement insuffisante voire défaillante (pas de visite médicale obligatoire régulière tout au long de la carrière notamment). Ainsi, on dispose actuellement de plus de vétérinaires dans le corps des armées (74) que de médecins du travail dans l’Éducation nationale (65 en 2021 dont 57 à temps complet pour 1,2 millions d’individus)[1] !

Face à ce qui constitue pour nous un scandale d’état, le gouvernement semble ignorer la situation en demandant toujours plus aux personnels, les épuisant encore davantage ! Rappelons au passage que, n’ayant bénéficié d’aucune réduction du temps de travail en 2002, les enseignants comme les personnels non enseignants dépassent allègrement les 40 heures de travail par semaine[2]… Tous ces éléments concourent à ce que les personnels particulièrement vulnérables, les travailleurs en situation de handicap, se retrouvent, ainsi que le constatait une enquête du SNALC fin 2022, particulièrement en difficulté. Les trois quarts en effet ne s’estiment pas accompagnés efficacement par l’institution[3], alors que dans le même temps l’inclusion des élèves handicapés est une contrainte professionnelle forte sur le terrain.

Les personnels, qu’ils soient fonctionnaires ou contractuels, ne sont pas des machines, ni des individus qui ont vocation à obéir à des ordres. Ce sont avant tout des êtres humains. Le SNALC souhaiterait que cette évidence constitue une des premières préoccupations du gouvernement. Les problèmes / faits de société (violence, atteintes à la laïcité, contestation de l’autorité, harcèlement, réseaux sociaux…) et la mise en place des réformes (réforme des lycées et du baccalauréat, réforme des retraites, suppression de la technologie en 6e, réunionnite et formations à tout va…) impactent la santé des personnels. Le SNALC rappelle d’ailleurs que le rapport de la médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, sorti en juillet 2023 et portant sur l’année 2022, note une forte augmentation des saisines des personnels, qui représentent 23 % des réclamations et connaissent une progression dans tous les secteurs (+ 15 % en un an et + 31 % en cinq ans).[4] Travailler jusqu’à 67 ans pour ne pas subir de décote – du fait de la réforme des retraites – nous paraît dans ces conditions quelque chose d’intenable, d’insupportable.

C’est dans ce contexte que le SNALC réaffirme son engagement à lutter contre cette dégradation, en accompagnant ses adhérents de manière personnalisée, à travers ses actions et ses outils, sans cesse plébiscités, à l’image du dispositif exclusif de mobilité et d’accompagnement face à la souffrance au travail : mobi-SNALC.

 


[1] Rapport d’activité du ministère présenté en CHSCT le 22 novembre 2022, cf. dépêche AEF https://www.aefinfo.fr/depeche/684298-deja-tres-difficile-la-situation-de-la-medecine-de-prevention-a-l-Éducation-nationale-s-est-encore-aggravee-en-2021

[2] Dion É., Feuillet P., 2022, “La moitié des enseignants déclarent travailler au moins 43 heures par semaine”, Note d’Information, n° 22.30, DEPP. https://doi.org/10.48464/ni-22-30

[3] Résultats complets de cette enquête ici : https://snalc.fr/la-prise-en-compte-du-handicap-dans-len-enquete-du-snalc/

[4] Rapport de la médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur 2022 https://www.Éducation.gouv.fr/media/156979/download

RAPPORT DE LA MÉDIATRICE : « UN CLIMAT DE TENSION EXACERBÉ »

« Une sensation d’épuisement professionnel s’exprime chez un certain nombre d’agents, au sein de l’administration
comme dans les établissements scolaires, créant du découragement et de la démotivation ».
(Catherine Becchetti-Bizot, in Rapport de la médiatrice de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur 2022)

Le rapport note une forte progression des saisines des personnels dans tous les secteurs :

  • Questions financières (27%) en forte augmentation. La question de la rémunération demeure un sujet sensible, notamment pour les personnels enseignants et les AESH.
  • Déroulement de carrière (18%) : ces saisines ont augmenté de +64% en 5 ans ; elles mettent en jeu la reconnaissance du travail accompli. La mise en oeuvre du PPCR reste problématique.
  • Affectations et mutations (17%) : en augmentation (+12%) cette année surtout dans le 2d degré, ces saisines s’inscrivent dans une problématique plus large d’attractivité des métiers.
  • Recrutement (14%) : la forte augmentation (+51%) en un an est liée au recrutement et au renouvellement de contractuels.
  • Environnement de travail et relations professionnelles(14%) : ces saisines sont en progression régulière depuis plusieurs années (+67% en 5 ans) : organisation et qualité de vie au travail, relations hiérarchiques ou avec les collègues, situations d’isolement ou de mise à l’écart, harcèlement, discrimination. NB : 12% de ces saisines sont liées à une situation de handicap.
  • Protection sociale (7%) : arrêts ou congés liés à la maladie, accidents du travail, situations de handicap.
  • Pensions et retraites (3%) : l’on peut prévoit déjà que ce chiffre augmentera à la suite de la mise en oeuvre de la réforme.