L’idée d’un collège modulaire n’est pas nouvelle pour le SNALC. En avril 2013, notre secrétaire national chargé de la pédagogie, Jean-Rémi GIRARD – aujourd’hui, président du SNALC – construisait ce projet dont l’ambition était double : d’une part mieux gérer l’hétérogénéité qui était depuis longtemps l’un des écueils du collège, d’autre part renforcer la maîtrise des élèves dans des disciplines qui conditionnent lourdement la réussite scolaire, le français et les mathématiques – que l’on ne nommait pas encore fondamentaux.
À cette époque, le ministère avait fait un choix différent pour sa réforme du collège qui allait se concrétiser en 2016, avec les résultats que l’on connaît aujourd’hui.
L’enquête sur « l’exigence des savoirs », que le SNALC a menée en novembre 2023, montre que l’hétérogénéité n’a jamais été aussi prégnante dans les classes, créant un climat difficile à gérer. Les résultats des élèves dans les enquêtes nationales et internationales montrent que notre institution ne parvient pas à faire progresser près d’un quart de nos élèves.
Pour le SNALC, cette situation n’est pas acceptable. D’aucuns diront que proposer des réformes n’est pas le travail d’un syndicat, mais nous ne saurions nous contenter de demander « plus de moyens » sans proposer des changements profonds et nécessaires. Bien sûr, la diminution des effectifs, la revalorisation des professeurs pour rendre notre métier plus attractif ou tout simplement parce que notre profession la mérite compte tenu de son niveau d’études et de son degré d’implication, sont des revendications du SNALC et des conditions sine qua non pour un meilleur système scolaire. Mais si l’on ne change pas de logiciel, les mêmes erreurs se reproduiront.
Le SNALC propose donc des changements de programmes, une meilleure formation et un projet de collège modulaire mis à jour. Imaginé par le SNALC, ce projet de collège permettrait à chacun d’avancer à son rythme, sans enfermer quiconque dans une orientation déterministe et surtout en évitant de laisser des élèves sur le bord du chemin, dans des classes trop chargées et trop hétérogènes. Et si pour une fois dans l’Éducation nationale, réforme rimait avec progrès ?