Après l’incendie criminel d’un collège à Dijon, Maxime Reppert, vice-président du SNALC, tire la sonnette d’alarme : l’école de la République est devenue une cible. Entre narcotrafic, violences et représailles, il dénonce l’inaction des pouvoirs publics et appelle à une réponse ferme pour protéger élèves et personnels. Alors que le ministre de l’Éducation se déplace sur place, la question de la sécurité dans les établissements scolaires devient une urgence nationale.
CNEWS – Thierry Cabannes : Nous sommes avec Maxime Reppert, vice-président du SNALC et président du SNALC Dijon. Bonsoir, merci d’avoir accepté notre invitation. Vous avez entendu notre émission : Olivier Benkemoun le soulignait très justement, c’est le symbole de la République qui est attaqué lorsqu’un collège est contraint de fermer pour les raisons que nous venons d’évoquer. Ce sont, bien sûr, les collégiens et tout un quartier qui en pâtissent.
SNALC – Maxime Reppert : Exactement. Ce qui s’est passé est totalement honteux. Mais ce n’est pas la première fois que l’école de la République est attaquée. Il y a quelques mois, près de Lyon, une école avait dû être déplacée en raison de sa proximité avec un point de deal. Et ce ne sont pas les dealers qui ont été inquiétés, mais les élèves qui ont été déplacés. Aujourd’hui, ce sont encore les élèves qui subissent les conséquences de la délinquance, d’un acte apparemment commandité par quatre personnes, sur fond de représailles et de narcotrafic. Cela fait peur, car on se dit clairement que nous ne sommes plus en sécurité, que l’école n’est plus un lieu sanctuarisé – on le savait déjà depuis trop longtemps. Cette fois, c’est un incendie en pleine nuit, mais il aurait pu se produire des événements dramatiques en journée. Qui paie les pots cassés ? Les élèves, les personnels, et c’est totalement insoutenable.
CNEWS – Thierry Cabannes
Et il est important que le ministre, puisque envoyé spécial nous l’a annoncé, le ministre de l’Éducation se rendra demain sur place dans votre belle ville de Dijon. Mais décidément, on parle de Dijon toujours moins pour son vin, mais davantage pour son narcotrafic aujourd’hui.
SNALC – Maxime Reppert
Oui, malheureusement, on parlait du quartier des Grésilles. Il y a également des problématiques dans d’autres quartiers de Dijon ou du Grand Dijon. Je pense notamment à la rivalité entre le quartier des Grésilles, par exemple, et des gangs à Chenôve. Effectivement, nous avons notre ministre qui va venir demain, mais il va venir simplement pour s’indigner. Rien de plus. C’est normal qu’il soit là, je ne dis pas le contraire. Mais malheureusement, ça ne va pas changer ce qui s’est passé. Je tiens toutefois à saluer sur votre antenne la réactivité du Rectorat de Dijon et notamment des collectivités territoriales, je pense à la fois au département et puis à la région, qui ont été, compte tenu de ce qui s’est passé, très réactifs, à savoir de prévoir notamment le redéploiement des élèves et également des personnels, parce qu’effectivement, un incident de cette ampleur, ça a pris tout le monde de court. Mais il ne faudrait pas que ce genre d’événements, que l’on voit de plus en plus, des établissements scolaires attaqués, avec des tirs de mortier, des problèmes de violence au sein des établissements, aux alentours, il ne faut pas que ça devienne quelque chose qui soit le quotidien. Il ne faut pas banaliser ce genre d’actes extrêmement graves. La République ne doit pas faiblir face à ce type d’agissement. Il faut la plus grande fermeté, il faut effectivement faire en sorte d’envoyer un message très clair à tous ces criminels, ces délinquants, ces personnes qui osent s’attaquer à l’école et à ce qu’elles représentent symboliquement.
CNEWS – Thierry Cabannes
Merci beaucoup Maxime Reppert, vice-président du SNAC et président du SNAC Dijon, je vous remercie pour votre témoignage.





