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Climat scolaire dégradé…  « Mais comment faites-vous ? »

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Lorsqu’on évoque un climat scolaire dégradé, on pense souvent aux tensions et aux mauvais rapports qui existent entre élèves au sein de l’école et au sein de la classe. Il est cependant nécessaire de considérer à la fois les interactions entre les membres des équipes éducatives, les élèves, les parents, ainsi que tous les acteurs gravitant autour de l’école, mais également les configurations de classe difficilement gérables.

Le 6 novembre 2025, l’Inspection générale (IGESR) a organisé une première table ronde consacrée à la gestion des situations sensibles dans le premier degré. L’objectif affiché était de recenser les « bonnes pratiques » des enseignants permettant de répondre au problème inquiétant de la dégradation du climat scolaire au sein des classes.

Cette démarche, bien que louable, met en lumière une réalité préoccupante : notre institution, en quête de solutions, se tourne vers les professeurs des écoles pour leur demander : « Mais comment faites-vous ? » Faut-il en rire ou en pleurer quand on sait que ces mêmes professeurs ne cessent d’exprimer leur désarroi et de lancer des appels à l’aide face à une escalade de débordements, d’incivilités et de comportements agressifs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la classe ?

Si l’on attend des professeurs des écoles qu’ils apportent des solutions pour améliorer le climat scolaire, encore faut-il qu’ils puissent exercer leur métier dans un environnement propice et apaisé. Or, sans même parler du temps d’enseignement, les professeurs des écoles à l’extérieur de la salle de classe sont quotidiennement confrontés à une multitude de contraintes, de pressions et de conflits avec les parents, les équipes ou leur hiérarchie. Ces situations s’accompagnent parfois d’une agressivité, voire d’une violence, particulièrement préoccupantes.

Pour autant, selon l’enquête TALIS de septembre 2025, la majorité des professeurs des écoles déclarent se sentir relativement bien face à leurs élèves. Dans les faits, peut-on pour autant réellement parler de sérénité et de bien-être professionnels ? Chaque matin, l’enseignant sait pertinemment que ses nerfs seront mis à rude épreuve tout au long de la journée pour faire face aux multiples défis qu’implique la gestion d’une classe en 2025. La prise en charge des élèves en difficulté, éruptifs, à besoins éducatifs particuliers, en inclusion et d’autres situations spécifiques contraint le professeur à endosser, selon les besoins, le rôle d’assistant social, d’éducateur, de psychologue, de médiateur, voire d’agent de sécurité ou d’infirmier. Adapter son attitude, ajuster son discours et redoubler d’attention à chaque instant requièrent une patience infinie et épuisent moralement l’enseignant jour après jour. Peu à peu, il perd le goût, l’envie et la motivation qui l’animaient autrefois. La partie la plus passionnante du métier, celle qui constitue l’essence même du rôle de professeur, l’instruction, n’occupe désormais, par la force des choses, qu’une place réduite dans la journée de classe.

Lors de la table ronde, à la question de l’existence ou non d’un lien éventuel entre le climat scolaire dégradé et la qualité des apprentissages, le SNALC a répondu sans hésitation : « OUI ! Plus que jamais ! »

Chaque minute consacrée à la gestion de crises diverses est une minute de moins dédiée à l’enseignement. La baisse du niveau scolaire, si souvent dénoncée, trouve ici l’une de ses causes les plus fondamentales. Or, cette situation découle de choix d’orientations ministérielles et de décisions budgétaires désastreuses : la suppression massive de postes spécialisés (RASED, psychologues scolaires, enseignants spécialisés etc.) a transféré l’ensemble des difficultés sur les enseignants, qui se retrouvent à devoir tout gérer avec des moyens dérisoires. Exiger de ces mêmes professeurs qu’ils identifient les « bonnes pratiques » pour résoudre un problème structurel relève, au mieux, de la maladresse et, au pire, de la provocation. Si le doute subsistait encore, force est de constater que l’institution a engendré un chaos qu’elle se reconnaît désormais incapable de maîtriser.


Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1507-École  du 28 novembre 2025