Les résultats de l’enquête de la DEPP sur le bien-être au travail des personnels de l’Éducation nationale sont parus en janvier 2024. Comme le titre l’indique, les résultats sont stables et les personnels restent globalement au même niveau d’insatisfaction qu’en 2022. Cependant, la situation des PE mérite une analyse. Le SNALC vous en dit plus.
Le niveau de satisfaction global des PE est proche de celui de l’ensemble des personnels. Ce niveau est bien inférieur à celui des Français en emploi de niveau bac+3. Il existe cependant des nuances, les directeurs étant plus satisfaits que la moyenne et les remplaçants moins satisfaits. Les PE ont le sentiment que leur métier n’est pas valorisé par la société, mais qu’il a du sens. Ils ont l’impression de faire quelque chose d’utile.
Au niveau des conditions de travail, ils sont moins satisfaits que l’ensemble des personnels. Ils estiment avoir peu de perspectives de carrière et leur rémunération les préoccupe davantage que l’ensemble des personnels qui sont déjà très insatisfaits. Ils ont un fort sentiment d’épuisement professionnel, sont éprouvés par une charge de travail trop importante et très insatisfaits de l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle.
Le cas particulier des enseignants remplaçants du premier degré est encore plus préoccupant. Leur niveau de satisfaction est inférieur sur l’ensemble des points. De plus, ils se sentent moins respectés par les élèves que les autres PE et moins soutenus par la hiérarchie et les collègues.
Pour atténuer tout cela, le rapport est ponctué de titres rassurants mettant en valeur, par exemple, la satisfaction par rapport à « la vie menée », ce qui n’a pas de lien avec la qualité de vie au travail. Et les chiffres avancés montrent simplement la résilience et la résignation dont les personnels font preuve.
Pour conclure, ce rapport inquiétant appelle des solutions afin que ce baromètre du bien-être au travail puisse constituer « un outil de diagnostic des conditions d’exercice les plus propices à son amélioration ». Sans cela, il y a fort à parier que la prochaine édition de 2025 sera bien plus alarmante du fait, entre autres, de l’impact du Pacte, dénoncé par le SNALC, sur la charge de travail.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1487 – Ecole