Un hommage a eu lieu ce dimanche matin à Arras pour l’enseignant Dominique Bernard, tué vendredi. Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées. D’autres moments de recueillement sont aussi prévus ailleurs en France, ce dimanche ou lundi.
Maxime Reppert, vice-président du SNALC était en direct ce dimanche 15 octobre 2023 sur BFTMV.
SNALC – Maxime Reppert
C’est compliqué d’expliquer l’inexplicable, l’inacceptable. Demain, j’aurai des élèves, je répondrai naturellement à leurs questions, j’échangerai avec eux, avec ceux qui auront besoin de parler. Ce sera un moment évidemment très fort, parce que ce drame est terrible, mais aussi parce que demain correspond au 3e anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty. Donc effectivement, cela suscite beaucoup d’émotions pour tous, et il est très difficile d’expliquer, autour de soi et aux élèves, cette réalité inacceptable, à savoir qu’on peut tuer dans une école.
BFM TV – Journaliste
Beaucoup d’émotion pour tous, comme vous l’avez dit, et une émotion tangible aussi, celle de la peur, la peur des professeurs, d’aller enseigner.
SNALC – Maxime Reppert
Naturellement, il y a une inquiétude très forte, malheureusement, qui n’est pas nouvelle, puisqu’on parlait de Samuel Paty. On peut aussi parler de notre collègue Agnès Lasalle, qui a été tuée par un élève il y a quelques mois, sans parler de toutes les violences médiatisées à l’encontre des personnels de l’Éducation nationale. Donc, tout cela mis bout à bout fait qu’il y a une véritable indignation, une lassitude, car on parle régulièrement de la question de la sécurité dans les établissements scolaires, à la fois pour les personnels et les élèves. Et on se rend compte au fil des années que les drames se poursuivent. Il va falloir, à un moment donné, au-delà du recueillement, au-delà de l’émotion, une réponse politique forte. Il faudra une politique en termes de sécurité qui soit ambitieuse et qui puisse répondre à ce besoin de sécurité. Il n’est pas normal pour un enseignant de se dire qu’en allant au travail, il peut risquer gros. Il n’est pas normal qu’un parent qui dépose son enfant dans une école, un collège ou un lycée puisse se dire que son enfant n’est pas totalement en sécurité. Donc, il faut que les choses changent, il faut que les choses bougent, et nous interpellerons le ministre sur cette urgence à faire quelque chose.