Le proviseur du lycée Ravel (XXe arrondissement de Paris) a été menacé de mort sur les réseaux sociaux après une altercation avec trois élèves à qui il demandait de retirer leur voile. L’une d’elle, majeure et scolarisée en BTS, a ignoré la consigne et aurait été “prise par l’épaule” puis “attrapée par le bras” par le proviseur, selon le compte-rendu de l’académie. L’élève a porté plainte pour “violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail” et le proviseur pour “acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service »
SNALC – Maxime Reppert
En tant que vice-président national du SNALC, et ayant malheureusement été témoin d’un bon nombre de faits divers, oui, indubitablement, aujourd’hui, nous exerçons une profession à risque. Ça, c’est une évidence. Maintenant, j’aimerais vous dire que cette affaire que j’ai découverte très récemment m’a tout de suite fait penser à ce qui s’est passé au collège d’Issou. Vous savez, ce collège où, parce qu’une enseignante avait montré des tableaux, on l’avait taxée d’islamophobe. Elle avait été, effectivement, qualifiée ainsi par des élèves de sixième.
Ici, nous avons un chef d’établissement qui applique la loi, qui applique le règlement intérieur de l’établissement, au nom du principe de laïcité. Et du coup, voilà, j’ai entendu l’élève dire qu’il aurait giflé l’élève de 19 ans et qu’il serait soi-disant islamophobe. C’est totalement inacceptable. Les élèves n’ont pas à faire la loi. Les élèves n’ont pas à enfreindre le règlement. Les élèves doivent se comporter comme des élèves et respecter les règles, respecter les principes et valeurs de la République française. Ça, c’est indispensable. Le SNALC apporte naturellement tout son soutien aux chefs d’établissement ainsi qu’à tous les personnels de l’Éducation nationale qui, au quotidien, font respecter et vivre ces valeurs. C’est indispensable de se montrer intraitable sur ces problématiques-là parce qu’on a une multiplication d’incidents, des élèves qui sont dans la provocation. Là, trois élèves, sur les trois, l’une refuse d’enlever son voile. Donc, à un moment donné, il faut réagir. Il ne faut pas essayer de minimiser. Quand il y a des accusations très graves de violence physique, il faut que l’institution, tout de suite, défende ses personnels.
Le 28 février, le proviseur du lycée Maurice Ravel, dans le 20e arrondissement parisien a demandé à trois élèves d’ôter leur voile. L’une d’entre elles a ignoré les consignes du proviseur, qui lui a pris l’épaule puis le bras. Menacé de mort sur les réseaux sociaux, il a porté plainte tout comme l’élève. Une enquête est ouverte.
SNALC – Maxime Reppert
Effectivement, ce qui s’est passé aujourd’hui est quelque chose de terrible. C’est terrible à deux niveaux. Tout d’abord par rapport à la question de la laïcité, puisqu’il y a très clairement une atteinte justement à la laïcité, ça c’est le premier point. Le deuxième, ça va être effectivement la déferlante de messages haineux, d’accusations graves portées contre les personnels de l’Éducation nationale et dont malheureusement ce chef d’établissement a été la victime. Et d’ailleurs à ce titre, naturellement, notre syndicat soutient le chef d’établissement par rapport justement à son action de demander d’ôter le voile. Il soutient également, naturellement, face à toutes ces menaces inadmissibles qui peuvent circuler sur les réseaux sociaux.