Vous pourrez lire l’intégralité du rapport 2021, intitulé “Renouer le dialogue”, de Catherine Becchetti-Bizot, médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, en suivant ces liens :
Chapitre 3 « Mieux anticiper l’accompagnement des jeunes en situation de handicap pour MIEUX GARANTIR LA CONTINUITÉ DES PARCOURS »
Page 75 : « Une difficulté fréquemment signalée concerne le manque d’AESH ou du moins l’insuffisance des heures allouées à l’accompagnement de l’enfant par rapport aux préconisations de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), ainsi que le caractère partiel de l’accueil de l’enfant dans l’établissement où il est scolarisé, qui peut en découler. »
Page 76 : « Malgré l’augmentation des moyens humains, la médiation a encore reçu 112 réclamations en 2021 concernant des difficultés relatives à l’accompagnement d’élèves par des AESH : 18 en maternelle, 64 en élémentaire, 30 dans le second degré, ce qui signifie qu’il y en a eu beaucoup plus au niveau local.
Les difficultés le plus souvent signalées concernent :
- L’insuffisance des heures d’AESH mises en place par rapport aux préconisations de la MDPH, ainsi que l’accueil partiel de l’enfant dans l’école qui peut en découler.
- L’absence pure et simple d’AESH, soit par manque de disponibilité d’un personnel pour occuper cet emploi, soit parce que l’AESH est parti en congé (maladie ou maternité), vers une autre activité professionnelle, ou a déménagé ou démissionné sans être remplacé.
- Le non recouvrement des besoins de l’enfant par la quotité préconisée (les parents demandent une augmentation du temps accordé à leur enfant) »
Page 77 : « Toutefois, la quotité moyenne de travail des AESH est actuellement de 62 %, ce qui, de fait, laisse beaucoup d’entre eux dans la précarité. »
Page 78 : « […], les fonctions d’accompagnant d’élève en situation de handicap souffrent toujours d’un manque d’attractivité.
En pratique, certains AESH rencontrent des difficultés matérielles liées au morcellement de leurs services entre plusieurs enfants ou entre plusieurs établissements (problèmes de transport, de temps pour la formation, de discontinuité dans l’investissement au service de l’enfant).
La logique des PIAL étant de répartir la ressource de manière équitable entre les différents enfants bénéficiant d’une notification MDPH, le résultat n’est pas toujours satisfaisant sur le plan opérationnel. »
Pages 79 – 80 : « Rendre la profession d’AESH plus attractive en continuant à stabiliser la situation matérielle et financière de ces personnels :
- en favorisant les contrats à temps plein et des emplois du temps moins morcelés ;
- en veillant au remboursement de leurs frais de déplacement s’ils exercent sur plusieurs lieux ;
- en leur donnant accès à la prime réseau d’éducation prioritaire (Rep) ou réseau d’éducation prioritaire renforcée (Rep+) afin qu’ils se sentent parfaitement intégrés à la communauté éducative de l’établissement où ils exercent et se perçoivent vraiment comme des « personnels de l’éducation nationale » à part entière ;
- en renforçant l’information des candidats potentiels au métier d’AESH pour faire connaître les améliorations intervenues sur leur statut, la possible stabilisation de leur emploi sur un CDI, leurs possibilités d’évolution professionnelle par la voie des concours internes que leur permet leur qualité d’agent public ;
- en améliorant leur formation et leur encadrement.
Encourager les chefs d’établissement et les collectivités locales à mieux coordonner leur action, sous la responsabilité du directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen), qui est le garant de la continuité de la prise en charge des élèves en situation de handicap et qui gère les AESH :
- afin d’éviter le morcellement des services des AESH en privilégiant un emploi du temps concentré sur une même aire géographique, voire un même établissement et, si besoin, sur un même enfant, en privilégiant la continuité de la journée scolaire de l’enfant, quitte à compléter un service avec des heures de coordination ou d’accompagnement mutualisé permettant de renforcer le lien avec l’enseignant ;
- en établissant des conventions pour mieux articuler la prise en charge d’un élève par un même AESH pendant tous les temps de la journée : scolaires, périscolaires (dont la restauration), afin qu’il n’incombe pas à la famille d’entreprendre les démarches auprès de la commune pour obtenir que son enfant bénéficie d’un accompagnant sur les temps périscolaires.»
Par contre, le SNALC ne défend pas les conventions entre l’Éducation nationale et une collectivité territoriale pour les activités de l’AESH sur les temps périscolaires, mais un contrat unique, avec une seule feuille de paye, fusionnant scolaire et périscolaire.
Bien qu’insuffisantes, mais parce qu’elles révèlent d’une certaine clairvoyance sur la situation des AESH et vont dans le sens d’une professionnalisation de leur métier, le SNALC ne peut que rejoindre la médiatrice sur la quasi-totalité de ses préconisations !