Dans le dossier de presse de la dernière Conférence Nationale du Handicap, on lit : « Les fonctions des AESH et des assistants d’éducation seront progressivement réformées et regroupées pour créer un métier d’accompagnant à la réussite éducative. Les AESH pourront accéder à un temps plein et seront plus facilement rattachés à un établissement ou à un groupe d’établissements. Ils pourront ainsi déployer des compétences nouvelles et assurer le suivi des enfants sur le temps scolaire et périscolaire. »
Le choix politique de créer un métier d’Accompagnant à la Réussite Éducative (ARE) se justifie principalement par la crise du recrutement des AESH, pour lesquels temps incomplets et donc rémunérations incomplètes sont la norme.
Les ARE deviendraient la solution pour atteindre le temps plein, quitte à confier aux AESH des activités totalement nouvelles et très éloignées de l’inclusion scolaire, attirant ainsi de nouveaux candidats pour accompagner les élèves en situation de handicap.
On comprend alors la réticence, voire le refus, des rectorats à CDIser des AED ou le choix de les CDIser à temps incomplets (souvent à mi-temps).
En effet, en laissant la majorité des AED en CDD, ces derniers pourront au terme de leurs six années être plus facilement remplacés par des AESH aujourd’hui à temps incomplet avec l’unique fonction d’accompagnement d’élèves en situation de handicap devenus demain des ARE à temps complet et multitâches.
Progressivement, les AED et les AESH « purs » pourraient disparaître, au profit d’une nouvelle catégorie de contractuels, dénommés ARE. Cela va totalement à l’encontre d’une professionnalisation, d’un vrai statut et d’un vrai salaire pour les AED et les AESH.
Pour Gabriel Attal, seuls les AESH et AED volontaires signeront des contrats d’ARE. Mais sous l’effet de pressions hiérarchiques et d’intimidations, pouvant aller jusqu’à la menace de licenciement, des personnels précaires, y compris en CDI, deviennent assez vite des volontaires…
Même si la publication d’un cadre d’emploi des ARE est prévue au printemps, pour une entrée en application en septembre 2024, le SNALC continue à défendre les missions et intérêts professionnels respectifs des AED et des AESH.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine Universitaire n°1482 du 3 novembre 2023