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Accès à la classe exceptionnelle des professeurs agrégés : l’injustice des avis

© luis_molinero - freepik.com

La publication des tableaux de promotion de grade début juillet a été l’occasion pour les professeurs agrégés promouvables à la classe exceptionnelle de découvrir les avis portés par leurs évaluateurs à cet effet – s’ils pensaient d’eux-mêmes à se rendre sur l’application SIAP.

Le BO spécial n°7 du 19 décembre 2024, dans son annexe 1 consacrée aux « Lignes directrices de gestion relatives à la promotion et à la valorisation des parcours des personnels enseignants des premier et second degrés, des personnels d’éducation et des psychologues de l’éducation nationale », précise les critères qui doivent conduire le chef d’établissement et l’inspecteur à attribuer chacun un avis très favorable, favorable ou défavorable. Ainsi, « cet avis est rendu sur la base d’une appréciation de la valeur professionnelle de l’agent promouvable en tenant compte de l’ensemble de sa carrière. L’implication en faveur de la réussite des élèves, l’engagement dans la vie de l’établissement, la richesse et la diversité du parcours professionnel font notamment partie des critères d’examen. Pour cela, ajoute le texte, le chef d’établissement et l’inspecteur compétent peuvent s’appuyer notamment sur le CV I-Prof. »

Dans les faits, seuls les professeurs agrégés bénéficiant de deux avis « très favorable » peuvent espérer être promus (le critère de départage reposant sur l’ancienneté). Et c’est ce que les évaluateurs, à commencer par les inspecteurs et derrière eux les rectorats, semblent avoir trop bien compris. En effet, certains enseignants promouvables ont pu découvrir en juillet sur SIAP que si leur chef d’établissement, bien informé de leur engagement, leur avait attribué un avis « très favorable » motivé par une appréciation littérale, l’avis porté par l’inspection, non motivé, était simplement « favorable », ce qui rendait impossible leur promotion. Chaque professeur peut s’interroger légitimement, en l’absence de tout commentaire, sur la façon dont un inspecteur dont ils ignorent l’identité et qui ne les connaît le plus souvent pas a pu juger de leur implication, de leur engagement et de leur parcours professionnel. En s’appuyant sur le CV I-Prof ? Cela n’a manifestement pas fonctionné pour certains anciens promouvables du vivier 1, qui n’ont apparemment pas bénéficié de l’attention particulière qui leur avait été promise avec la fin des viviers. Il est aussi permis d’en douter à en juger par la gêne des inspecteurs que certains enseignants conseillés par le SNALC ont contactés une fois la surprise passée.

Les réponses, parfois écrites, sont bien éloignées des critères supposés présider à la promotion à la classe exceptionnelle depuis la réforme de 2023. Pour résumer, les promouvables seraient « trop jeunes », ou pâtiraient de « quotas ». Comme si l’ancienneté et le taux de promotion étaient appliqués en amont de l’attribution des avis, au lieu d’intervenir en aval, l’un comme critère de promotion, l’autre pour déterminer le nombre de promotions. D’autres inspecteurs osent révéler oralement (peut-être pour se dédouaner) qu’ils ne sont pas libres de leur choix et que le rectorat leur fournit une liste des noms des candidats à promouvoir auquel un avis « très favorable » devra être attribué. On est donc loin d’une juste évaluation de la valeur professionnelle des agents. Et on se doute qu’il est d’autant plus facile de laisser un avis favorable par défaut à un enseignant qu’on ne connaît pas et dont on ne s’embarrassera donc pas de lire le CV.

Notons également le paradoxe du texte pour les collègues qui ont la malchance de cumuler carrière diversifiée et discipline rare comme le russe ou l’allemand. Pour ceux-là, même le double avis « très favorable » se révèle insuffisant. Alors que la richesse du parcours doit être prise en compte dans l’évaluation, le critère de départage à l’ancienneté se fonde sur la seule ancienneté de corps (et pas sur l’ancienneté générale de service) ; avoir passé un concours exigeant tel que l’agrégation (qu’elle soit interne ou externe) alors que la carrière était déjà bien avancée annihile dès lors toute chance de promotion à la classe exceptionnelle. C’est bien regrettable.

En avril dernier, le SNALC conseillait aux professeurs agrégés souhaitant accéder à la classe exceptionnelle de demander un entretien à leur chef d’établissement et à leur inspecteur avant leur évaluation (https://snalc.fr/agreges-comment-acceder-a-la-classe-exceptionnelle/). Alors qu’un rendez-vous de carrière devrait décider désormais de cette promotion comme à celle de la hors-classe, peut-être à partir de 2027 (voir https://snalc.fr/du-dynamisme-pour-nos-carrieres/), il ne faut pas qu’ils hésitent dès cette année à demander une inspection dans ce cadre, surtout s’ils ont déjà obtenu un avis très favorable de leur chef d’établissement, et s’ils ne sont pas connus de leur inspection.

Quand le rendez-vous de carrière sera mis en place (s’il l’est), ce dernier problème aura au moins le mérite d’être réglé, sauf évidemment pour les éternels oubliés du PPCR encore une fois trop anciens pour être concernés. Mais la partie ne sera pas gagnée pour autant tant que les taux de promotion seront aussi faibles et inciteront l’administration à verrouiller les promotions en amont. On le constate encore dans les évaluations des rendez-vous de carrière actuels, malgré des taux de promotion beaucoup plus élevés, avec des appréciations finales qui restent parfois incohérentes par rapport aux avis cochés et aux appréciations littérales, et des entretiens qui portent sur un instant précis au lieu d’évaluer la carrière.

 

 

Témoignage de Carole Bertin (le nom a été modifié à la demande de l’intéressée) :

Je suis agrégée de lettres classiques hors classe à l’échelon 4 en lycée et bénéficie, pour l’avancement à la classe exceptionnelle, d’un avis Très Favorable de mon chef d’établissement, mais seulement Favorable de mon inspection. Malgré un courrier rappelant mon investissement au service de mon établissement (participation aux instances, au conseil pédagogique), de mes élèves et de ma discipline (formations, atelier théâtre sur plusieurs années en collège, coordination, voyages, recrutement pour l’option LCA dans les collèges de secteur, devoirs faits collège…), l’avis de l’IPR est demeuré inchangé. 

À ma demande d’explication sur les éléments de ma carrière à améliorer, une première réponse a fait état de quotas.

Alors que j’ai indiqué qu’il n’y avait pas de quotas au niveau de l’évaluation, il m’a été répondu que l’avis favorable s’appuyait sur mon CV, sans plus de précisions.

Je précise que, hors PPCR, je n’ai pas vu d’inspecteur depuis 2012, où j’ai été titularisée après obtention de l’agrégation interne. Il me semble que si j’évaluais mes élèves avec tant de légèreté, l’institution me le reprocherait, à juste titre. L’évaluation, si elle permet la promotion de certains, doit avant tout permettre la montée en compétence des agents. Cela est impossible si l’évalué n’a pas accès aux critères qui lui ont barré l’accès à une note supérieure. Je ne me sens pas du tout accompagnée dans le déroulé de ma carrière, alors que j’ai le sentiment de donner beaucoup à l’Éducation Nationale.