Une dernière enquête d’universitaires pointe une nouvelle fois la chute des capacités physiques des élèves. Son intérêt est qu’elle actualise et confirme d’anciens résultats, plus anglo-saxons (Tomkinson, 2013) ou globaux de santé publique (ESTEBAN, 2017), à partir des observations de 2 400 enseignants d’EPS.
Les résultats sont sans équivoque. En 20 ans les capacités d’endurance des élèves ont décliné de 20 %. Ceci corrobore le constat de la fédération française de cardiologie qui avait mesuré (2017) la chute de 25 % en 40 ans du potentiel cardiopulmonaire des enfants.
Dans cette étude, 91 % des P. EPS constatent ce déficit et 66 % estiment que cela concerne aussi le potentiel de force des élèves. Endurance et force sont pourtant, chez les jeunes, deux indicateurs fondamentaux de santé qui contribuent à la diminution des maladies cardio-vasculaires, des cancers et des décès prématurés chez l’adulte.
Depuis des années le SNALC alerte l’institution sur ces enjeux vitaux, milite pour un retour à une véritable éducation du physique, cœur de notre métier, et ne cesse de dénoncer des programmes qui depuis 30 ans font la part trop belle aux connaissances, aux projets, aux observations, à la verbalisation…bref à «l’étude» des APSA comme le revendiquent certains dans un homomorphisme scolaire contre-nature et délétère ; ceux-là mêmes qui aujourd’hui crient à un horrible retour de l’hygiénisme et au risque d’un virage sanitaire de l’EPS.
Pour le SNALC, quand une catastrophe se profile, il faut tenter de l’enrayer, et rompre avec une conception cognitivo-culturo-marxiste du siècle passé qui pousse la discipline et la jeunesse droit dans le mur.
Comme les auteurs de cette étude, le SNALC défend l’idée qu’il existe une voie alternative et intermédiaire entre développementalisme et culturalisme. Elle commence par un changement de conviction, en particulier que les capacités physiques (nature) sont éducables en EPS, sur l’ensemble du cursus scolaire (M. Pradet) et à travers la pratique de diverses APSA (culture) mais à condition que les programmes s’emparent de cette volonté et prévoient les mises en œuvre longitudinales adéquates.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1508 du 19 décembre 2025





