L’édito du président

Jean-Rémi GIRARD
Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1508 – école du 19 décembre 2025
Une semaine de cours était répartie sur 4 jours et demi, dont le samedi matin, avec un horaire hebdomadaire de 27, puis 26 heures. Puis on est passé à une semaine de 4 jours. Puis Vincent Peillon a décidé de refaire une semaine de 4 jours et demi, avec plein de trous et une organisation d’une complexité redoutable. Puis Jean-Michel Blanquer a permis d’y déroger, ce qui fait que la quasi-totalité des communes est repassée à 4 jours. Et voici que la convention citoyenne suggère de revenir à 4 jours et demi, voire à 5 jours !
Les professeurs des écoles passaient leur concours à bac+3. Puis on a décidé de le faire passer à bac+4. Puis Jean-Michel Blanquer, contre tout bon sens, a imposé de le faire passer à bac+5. Et voilà que le concours revient à bac+3 cette année.
Le conditionnel était un mode. Puis il est devenu dans les programmes un temps de l’indicatif. Puis il est redevenu un mode vers 2016. Et le voilà de nouveau un temps de l’indicatif dans les tous derniers programmes de français.
Si l’Éducation nationale française devait avoir une devise, le SNALC pense que la plus pertinente serait « Faire et défaire ». Faire et défaire des programmes. Faire et défaire des réformes. Ces derniers temps, on en est même à faire et défaire des ministres. Le premier employeur de France perd son temps et son énergie — et donc notre temps et notre énergie — à tourner en rond. C’est votre inspecteur qui vous explique que ce qu’il vous expliquait il y a cinq ans n’était pas pertinent, et qu’il faut en revenir à ce qu’il vous expliquait il y a dix ans. C’est le pacte qui disparaît alors qu’il était là pour durer. Et la liste est sans fin…
Le SNALC dénonce cette gestion hallucinante d’une institution indispensable au fonctionnement même de notre République. Une gestion qui épuise les personnels, les dévalorise au regard de la société, les mets en fragilité sur ce qui devrait constituer une base solide. Avait-on par exemple réellement besoin de changer une nouvelle fois tous les programmes du primaire ? De faire l’école inclusive pour en défaire les moyens, et que la charge repose in fine uniquement sur vous ?
Vous pouvez compter sur le SNALC, élément de grande stabilité dans un système éducatif sans cesse mouvant, pour défendre sur la durée vos intérêts en matière de rémunération et de conditions de travail. Et aussi pour vous apporter des réponses fiables et juridiquement vérifiées. Car vous n’avez pas à subir les errements politiques : votre professionnalité et votre professionnalisme doivent être rappelés et défendus. Car faire et défaire, ce n’est pas toujours travailler : c’est, au contraire, vous empêcher de faire votre travail.





