L’enquête SIVIS de la DEPP souligne une tendance à la hausse des incidents graves en 2023-2024. Ils touchent de plus en plus l’école primaire avec 5 signalements pour 1 000 élèves. Le SNALC considère que ces chiffres minimisent une réalité qui s’avère bien plus préoccupante.
L’enquête révèle que le premier degré public, avec 6 incidents graves pour 1 000 élèves, est deux fois plus touché que les écoles privées sous contrat. D’autre part, la fréquence de ces faits en élémentaire est deux fois plus important qu’en maternelle. L’absence de personnel hors de la classe – situation spécifique au premier degré – accentue les difficultés liées à la gestion des crises.
Les personnels (enseignants, directeurs, AESH, etc.) sont les premières victimes de ces violences. Viennent ensuite les élèves, concernés par un tiers des situations recensées. L’enquête précise que 87 % des incidents graves en primaire concernent des atteintes aux personnes, dont la moitié relèvent de violences verbales. Un tel climat délétère complique considérablement l’exercice du métier.
Parmi les incidents graves signalés, 65 % sont commis par des élèves dans le premier degré.
L’implication des familles dans les incidents graves est plus fréquente dans le premier degré (26%) que dans le secondaire (4%). Cela rend la gestion des situations bien plus problématique pour les équipes. Il est également noté que 14 % des déclarations sont liés au harcèlement et 4% à la discrimination (racisme, homophobie, etc.).
Enfin, 11 % des incidents graves déclarés dans les écoles sont relatifs à des atteintes à la sécurité (port d’armes blanches ou d’objets dangereux, atteintes à la laïcité…).
Des chiffres inquiétants, mais qui ne révèlent qu’une partie de la réalité.
Pour le SNALC, il est essentiel que l’Institution ne s’arrête pas à la publication de chiffres statistiques, s’engage activement pour la protection des personnels et instaure un climat de confiance, afin d’éviter que les enseignants ne se replient sur eux-mêmes, notamment dans les situations de conflits graves avec les familles. Faute de réponse adaptée, le comportement malveillant de certains parents risque de continuer à se renforcer, encouragé par une Institution perçue comme défaillante.





