Le SNALC ne le dira jamais assez : se protéger au quotidien est essentiel. On pense souvent à des outils institutionnels, mais il en existe un auquel personne ne pense qui est aussi informel qu’efficace : le cahier d’événements.
Qu’est-ce qu’un cahier d’événements ?
Le cahier d’événements est informel car il s’agit d’un cahier ordinaire, conseillé par le SNALC, dans lequel le professeur des écoles consigne certains événements relatifs à son quotidien professionnel. Mais pas n’importe lesquels : il s’agira en l’occurrence de consigner tous les détails fâcheux ayant trait aux problématiques mettant en péril son bien-être au travail. C’est donc une véritable garantie professionnelle, conçue pour offrir un support sécurisé où consigner ce qui est important. Strictement personnel, non communicable en l’état (et certainement pas en libre accès), il constitue une mémoire précise des faits marquants, difficiles, rencontrés dans l’exercice du métier, qu’il s’agisse d’incidents récurrents avec certains élèves, de comportements inappropriés de familles ou encore de pressions hiérarchiques. À l’heure où les responsabilités pesant sur les professeurs des écoles s’alourdissent, tenir ce cahier permet de relater et exprimer la réalité, en documentant rigoureusement ce qui, autrement, resterait invisible : agressions verbales, menaces, provocations…
Consigner pour se protéger : rigueur, régularité et précision
Pour chaque situation problématique, le SNALC recommande de renseigner systématiquement le cahier d’événements, si nécessaire chaque jour, même lorsque les situations semblent se répéter. Cette répétition revêt une valeur majeure : elle montre l’intensité réelle des difficultés, la fréquence des comportements perturbateurs ou éruptifs de certains élèves et surtout l’impact sur le vécu du professeur. Datation, description factuelle, mention de témoins, consignation des propos tenus : tout doit être noté – et conservé – avec objectivité, sans interprétation ni jugement sur l’intention des personnes impliquées. Le but n’est pas d’expliquer, mais d’attester, de justifier, de prouver. C’est cette précision factuelle qui permettra ensuite au PE d’être entendu lorsque le contexte nécessitera une intervention institutionnelle, un signalement à la formation spécialisée ou une demande de protection fonctionnelle. La chronologie des événements jouant tout son rôle en cas de litige, il faudra donc dater les éléments le plus finement possible.
Des pièces annexes utiles : traces écrites, mails, témoignages
Au-delà du cahier en tant que tel, le SNALC conseille d’y adjoindre des pièces annexes lorsque cela est pertinent : courriels agressifs de parents qu’on aura pris soin d’imprimer, photocopies de mots dans le cahier de liaison, témoignages de collègues présents, extraits anonymisés du registre santé-sécurité au travail, captures d’écrans etc. Ces éléments construisent un dossier cohérent et chronologique qui renforce la crédibilité du professeur face à un vécu parfois minimisé ou mal compris, lorsqu’il s’agit de constituer une défense. L’objectif est d’accumuler des preuves « au cas où », mais aussi de disposer d’un outil fiable permettant une analyse précise lorsque la situation dégénère ou lorsqu’une procédure doit être enclenchée.
Un support central pour agir sereinement
Pour éviter une surcharge de travail, le SNALC encourage à alléger d’autres outils, comme les fiches de préparation ou l’ENT, afin de pouvoir mobiliser l’énergie nécessaire à ce document stratégique.
Avec le temps, le cahier d’événements du SNALC devient un véritable pilier dans le suivi des élèves difficiles, la gestion des relations sensibles avec les familles ou la hiérarchie, et permet au professeur des écoles de disposer d’éléments solides lors des réunions d’équipe, des ESS ou des entretiens avec l’inspection.





