Après trois groupes de travail au ministère (en avril, juin et novembre 2024), le cadre de gestion des assistants d’éducation a été mis à jour dans une circulaire datée du 17 septembre 2025, publiée au BO n°38 du 9 octobre 2025. Mieux vaut tard que jamais !
Ce texte abroge la circulaire 2003-092 du 11-06-2003 et comprend en annexes neuf modèles (fiche de poste, CDD, CDI, avenants, compte-rendu d’entretien professionnel…).
Cette nouvelle circulaire était indispensable compte tenu des nombreuses modifications légales et réglementaires intervenues ces dernières années. Il s’agit entre autres :
des nouvelles modalités de recrutement pour pourvoir les emplois permanents de la fonction publique (janvier 2020) ;
de l’instauration de l’indemnité de fin de contrat, appelée prime de précarité (janvier 2021) ;
de la possibilité de faire des heures supplémentaires (janvier 2022) ;
de la prise en charge d’une partie des cotisations de protection sociale complémentaire (janvier 2022) ;
de l’accès au CDI (septembre 2022), et donc à la rupture conventionnelle et aux congés de mobilité et de convenances personnelles ;
du versement des indemnités REP et REP+ (janvier 2023) ;
de l’obligation pour l’employeur d’informer les agents publics sur les conditions d’exercice de leurs fonctions (décret 2023-845 du 30 août 2023) ;
de la définition des modalités de l’appréciation de la valeur professionnelle (arrêté du 27 décembre 2024) ;
du versement d’une indemnité en cas de congés non pris (décret 2025-564 du 21 juin 2025 et arrêté du 21 juin 2025).
De plus, ce nouveau cadre de gestion recense des dispositions fondamentales pour les assistants d’éducation allant des conditions de recrutement (publication de la fiche de poste, traitement et gestion des candidatures, CDD…) aux droits à la formation (formation d’adaptation à l’emploi, crédit d’heures, congé de formation professionnelle, compte personnel de formation) en passant par :
la possibilité de suspendre le contrat pour être recruté en qualité de professeur ou de CPE sans avoir à démissionner ;
le caractère non automatique du CDI et l’organisation des opérations de CDIsation par les services académiques ;
la possibilité de mobilité pour les assistants d’éducation en CDI, sur demande de l’AED ou de l’administration ;
le recrutement directement en CDI d’un AED déjà CDIsé dans une autre académie ;
les fonctions qu’ils peuvent exercer – et seulement celles-là ;
le réexamen au moins tous les trois ans de la rémunération des assistants d’éducation CDIsés au vu des résultats de l’entretien professionnel et de la manière de servir.
Toutefois, ne nous méprenons pas sur la finalité de cette circulaire 2025. Elle a certes le mérite de lister et clarifieren les explicitant des éléments de droit, souvent valables pour tous les agents publics. Elle n’apporte néanmoins aucune nouvelle avancée : elle ne sécurise ni les pratiques de gestion ni les parcours professionnels des AED, elle ne garantit pas un plus grand respect de leurs droits, et elle ne répond en rien aux revendications de ces personnels pour améliorer leurs conditions d’emploi, de rémunération et de travail !
La CDIsation, la mobilité et l’élaboration d’une grille indiciaire avec des modalités de réévaluation sont laissées au bon vouloir des académies.
En effet, la CDIsation par les rectorats continue de poser problème. Elle s’opère le plus souvent au compte-gouttes et au cas par cas, sans règles clairement identifiées par les AED, les chefs d’établissement, les CPE et les syndicats. Chaque année, des AED aux états de services excellents et bénéficiant d’un avis « Très favorable du chef d’établissement » pour la CDIsation se voient refuser le CDI, alors qu’il y a un besoin de l’administration et qu’il n’existe aucun risque de compromettre l’équilibre entre les différents profils au sein des effectifs d’AED. Pour le SNALC, ce n’est pas acceptable !
Les possibilités de mobilité pour les AED en CDI restent quasi-inexistantes. La portabilité n’est pas automatique : l’AED CDIsé doit faire acte de candidature et rien ne garantit son recrutement dans l’académie convoitée (l’académie d’accueil doit accepter de recruter de nouveaux AED déjà en CDI) ni le maintien de sa quotité horaire. Le nouvel employeur n’est pas tenu de reprendre toutes les clauses du contrat précédent, à l’exception de l’indice de rémunération (actuellement, indice majoré 375 lors du recrutement en CDI). La mobilité intra académique est également exceptionnelle et soumise à l’arbitraire des services académiques.
Côté rémunération, pour le SNALC, il faut de toute urgence revoir à la hausse les indices de rémunération des assistants d’éducation en CDD et en CDI, élaborer, dès le premier recrutement en CDD, une grille indiciaire nationale pour ces personnels et instaurer des modalités d’avancement définies par le ministère et qui s’imposeraient à toutes les académies !
Le SNALC a toujours défendu un cadrage national, et de facto harmonisé, de ces questions, ce que ne fait absolument pas cette nouvelle circulaire « Cadre de gestion des personnels exerçant les missions d’assistants d’éducation ». Ce texte n’amende en rien les pratiques managériales des établissements et des services académiques.
Les assistants d’éducation devront continuer à subir une gestion partiale, souvent très désavantageuse pour eux, et à percevoir une rémunération dérisoire, alors qu’ils sont indispensables pour que collèges et lycées fonctionnent !
Pour conclure, si ce cadre de gestion national a le mérite d’exister, il n’a pas vocation à mettre un terme à la précarité des AED et aux souffrances vécues dans l’exercice de leurs fonctions.
Pour le SNALC, il est urgent d’ouvrir des négociations pour la création d’un corps de fonctionnaires pour les assistants d’éducation !





