En parcourant le rapport du sénateur Olivier Paccaud sur le remplacement des enseignants, le SNALC s’interroge : augmentation des absences des PE et remplaçants aussi rares que des licornes en 2025… Le remplacement est-il vraiment une priorité pour l’État ?
Des chiffres en hausse
Le rapport révèle que 7,5 millions de demi-journées n’ont pas été assurées par les PE titulaires en 2023-2024. Le volume à couvrir dans le premier degré a augmenté de 17,4 % entre 2018 et 2024, soit près de 1,1 million de demi-journées supplémentaires. Près de 6,5 % des PE sont ainsi absents dans l’année, dont plus de la moitié des indisponibilités sont liées à la santé. Que les médias ne fustigent pas les PE : ils sont moins absents que les autres salariés. Pourtant, seulement 78,3 % de ces absences sont remplacées dans le premier degré. Facile, dès lors, d’estimer le déficit de personnel dédié à ces suppléances. Malgré tout, premier et second degré confondus, le coût global pour assurer la continuité du service dépasse les 4 milliards, avec un vivier de remplaçants stable depuis 2018.
Des solutions existent, mais…
Le Tribunal administratif de Lille (26 juin 2019, n° 1 702 109) énonce qu’« un non-remplacement s’élevant à 18 heures au total dans l’année n’est ainsi pas de nature à engager la responsabilité de l’État » et que « par ailleurs, le non-remplacement des heures de cours doit être à l’origine d’un préjudice contre l’élève, comme un échec scolaire ou même le financement de cours particuliers par les parents ». C’est dit.
Les propositions du rapport Paccaud :
► « redéployer les effectifs d’enseignants issus de la baisse démographique pour augmenter le vivier » des remplaçants ;
► utiliser le Pacte pour rémunérer les PE accueillant d’autres élèves dans leur classe en cas d’absence d’un collègue.
Le SNALC rappelle que l’absence des PE est aussi due à un environnement professionnel de plus en plus difficile. Or, le rapport remet en cause le temps partiel thérapeutique. Le SNALC alerte sur la dégradation des conditions de travail et accompagne ses adhérents en souffrance. Le Ministère aurait tout intérêt à traiter prioritairement cette question, améliorant par ricochet celle du remplacement.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1506-École du 31 octobre 2025




