Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous traversons une crise politique d’une ampleur inédite. En seulement trois ans, pas moins de sept ministres de l’Éducation nationale se sont succédé, et nous ne sommes pas à l’abri de l’arrivée d’un huitième dans les prochaines semaines. Au cœur de ce chaos institutionnel, l’École continue pour autant de remplir sa mission avec une constance et un dévouement exemplaires.
Alors que nos responsables politiques, guidés par leurs ambitions personnelles, paraissent indifférents aux lourdes conséquences de leurs décisions sur le pays, Nous, Enseignants, restons fidèles à nos engagements professionnels. Nous n’avons aucun doute sur les missions qui nous attendent demain, ni sur les responsabilités qui seront les nôtres dans les années à venir. Elles ne changeront pas. Chaque année, avec détermination et persévérance, nous donnons le meilleur de nous-mêmes pour permettre à nos élèves de progresser et d’atteindre les objectifs fixés.
Cette ambition, nous la portons avec une conscience professionnelle inébranlable, et ce, malgré un salaire bien éloigné de celui d’un ministre. C’est grâce à cet engagement que l’École continue de fonctionner, envers et contre tout. Et c’est aussi la raison pour laquelle, malgré les contraintes, les difficultés et une situation souvent chaotique, nous trouvons encore du sens à notre travail.
Comme il est rassurant de constater que l’École arrive encore à maintenir le cap, malgré l’instabilité politique et les querelles de pouvoir qui paralysent les plus hautes sphères de l’État ! Et si notre École est si forte, c’est parce que loin – très loin de tout ça – Nous, Enseignants, continuons à travailler avec une liberté relative, mais précieuse. C’est cette liberté qui nous permet de respirer et d’avancer. Finalement, ce chaos aura eu le mérite de mettre en pleine lumière la force et la résilience de notre profession. Aussi, si nous pouvons avoir honte du spectacle donné par nos responsables politiques, Nous, Enseignants, n’avons, plus que jamais, aucune raison d’avoir honte de « n’être qu’enseignants ». Bien au contraire. Chaque jour, nous accomplissons une mission essentielle pour notre pays. Car si nous avons fait le choix de ce métier, c’est dans le but d’accompagner les générations futures à construire un avenir et une société meilleurs.
Lorsque la tempête politique se calmera et qu’un ministre stable prendra enfin les rênes de l’Éducation nationale, espérons qu’il ou elle aura la décence de ne pas remettre en question – ne serait-ce qu’un instant – l’engagement, la conscience professionnelle et l’implication de notre profession. Car, Mesdames et Messieurs les politiques, si depuis trois années et même bien plus, vous êtes sans doute très occupés dans votre quête du pouvoir, sachez que les professeurs, eux, n’ont jamais autant pris conscience que tout se joue aujourd’hui dans nos écoles. Nous portons la lourde responsabilité de former les futurs citoyens mais aussi les responsables politiques de demain, qui siègent sur les bancs de nos écoles.
C’est Nous, Enseignants qui construisons l’avenir. C’est pourquoi l’éducation doit être une priorité absolue. L’École est le socle sur lequel repose l’avenir de notre nation. Il est impératif maintenant de lui accorder l’attention et les moyens qu’elle mérite.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1506-École du 31 octobre 2025




