Entretien avec le ministre de l’Éducation nationale
Compte rendu du SNALC du 23 octobre 2025
LE THÈME
Le ministre reçoit le SNALC pour un premier échange suite à sa prise de fonction
L’ESSENTIEL
Le ministre nous dit avoir servi ses prédécesseurs loyalement mais est désormais ministre et aura sa propre action avec ses convictions et ses essentiels qui sont :
- avoir un vrai dialogue social et ne pas informer les médias avant les partenaires sociaux ;
- travailler sur la démographie scolaire en réfléchissant à comment s’adapter à la perte d’élèves actuelle et à celles à venir ;
- travailler à améliorer le climat scolaire et lutter contre les violences ;
- lutter contre l’effritement du niveau scolaire ;
- lutter contre les inégalités scolaires et les déterminismes en « mettant le paquet »sur les 15 % d’établissements qui concentrent les plus grandes difficultés ;
- travailler à l’amélioration de la santé physique et psychique des élèves, notamment dans le contexte de l’école inclusive ;
- soutenir les professeurs et lutter contre les images négatives de leur métier qui sont véhiculées dans la société.
LE SNALC A INSISTÉ SUR
Après avoir réclamé du ministre une vraie lutte pour le budget de l’Éducation nationale afin d’engager enfin le rattrapage salarial qui nous est dû, de diminuer les effectifs et d’améliorer les conditions de travail notamment au regard de l’inclusion, le SNALC a développé ses revendications du point de vue de la pédagogie et du système scolaire en insistant sur la formation initiale, les examens, la réforme du collège, la réforme de la voie professionnelle et les programmes. Dans toutes ces revendications, le SNALC a insisté sur l’importance de redonner du sens à nos métiers, de restaurer la confiance entre les professeurs et la hiérarchie tout en garantissant un enseignement de qualité. Pour le SNALC, le ministère doit arrêter de vouloir normer les pratiques et respecter la liberté pédagogique.
Le SNALC a ensuite insisté sur la souffrance des personnels et son manque de prise en compte tout en soulignant l’absence de médecine du travail ou d’une RH de proximité réellement efficace. Le SNALC a montré que la perte de sens, l’inclusion au rabais et les tensions qui peuvent exister avec les parents et avec une partie de la hiérarchie participent de cette souffrance.
Enfin, le SNALC a demandé que le ministère se penche sur la situation des contractuels en revoyant leur cadre de gestion. Notre syndicat a notamment insisté sur la nécessité de mieux traiter les AESH en revoyant leur guide et leur cadre de gestion, en déployant enfin réellement la rétroactivité de leur prime REP / REP + et en créant un statut de catégorie B pour ces personnels. Le ministre et ses collaborateurs ont indiqué que des instructions à destination des académies est prévue rapidement sur la rétroactivité de la prime REP / REP+ des AESH.
L’AVIS DU SNALC
Les échanges ont été directs et souvent techniques, notre interlocuteur connaissant la maison et les dossiers. S’il nous a indiqué son intérêt pour une partie de nos analyses, y compris en remettant en cause certaines des réformes qu’il a contribué à mettre en place ces dernières années, pour le moment rien n’est fait.
Comme toujours, quelle que soit la durée de l’action de ce nouveau ministre, le SNALC restera force de proposition et jugera sur pièce et non sur des déclarations d’intention.
