Des bonnes intentions…
En 2014, le temps d’enseignement des PE exerçant en REP+ a été réduit de 18 demi-journées pour tenir « compte du temps consacré au travail en équipe nécessaire à l’organisation de la prise en charge des besoins particuliers des élèves qui y sont scolarisés, aux actions correspondantes ainsi qu’aux relations avec les parents ». Dans les faits, ces journées sont largement consacrées à la formation.
Un référentiel précise les objectifs de la formation continue en REP+ qui est censée répondre « concrètement aux besoins en aidant à problématiser les situations professionnelles rencontrées […]. La formation continue répond à la diversité des besoins en fonction des parcours et expériences professionnelles des personnels. »
… à la réalité
Si la volonté affichée par le Ministère est louable, les témoignages des PE qui exercent au quotidien en REP+ sont sans équivoque : la formation qui leur est prodiguée n’est pas adaptée à leurs besoins.
Ainsi, les formations dispensées ne sont pas propres à l’éducation prioritaire et à ses problématiques. Seules quelques formations spécifiques ont été menées à l’occasion du dédoublement des classes, mais ces dispositifs n’ont pas perduré pour les PE nouvellement affectés. De plus, les formations en équipe sont souvent délaissées au profit de formations « par niveau de classe », de cycle ou en distanciel.
Même si, dans quelques rares départements, les PE en REP+ ont pu répondre à une enquête sur leurs besoins en formations, ils regrettent que ces dernières leur soient ensuite imposées.
Par ailleurs, le remplacement des PE pendant ces 18 demi-journées de pondération est problématique. La Cour des comptes relève que « les fonctions habituelles de la brigade REP+ peuvent être suspendues afin de répondre à des nécessités de service ponctuelles […]. Cela a pour conséquence de limiter, voire de stopper, la dynamique de formation à destination des équipes REP+, faute de personnel pouvant prendre en charge les classes. »
L’accélération du démantèlement des brigades REP+ se confirme sur le terrain (1) et les 18 demi-journées ne sont plus une certitude pour les PE qui s’inquiètent aujourd’hui, tout comme le SNALC, pour l’avenir de l’éducation prioritaire.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1505-École du 3 octobre 2025