Depuis la rentrée 2017, les classes de GS, CP et CE1 situées en éducation prioritaire ont bénéficié progressivement d’un dédoublement afin de réduire les inégalités scolaires et de favoriser la réussite de tous les élèves. Le SNALC propose son analyse de cette mesure actuellement examinée à la loupe par le gouvernement.
Une mise en place laborieuse…
Malgré un calendrier de déploiement progressif étalé sur plusieurs années, la mise en place du dédoublement a été très mal anticipée par le Ministère. Ce manque d’organisation du dispositif a eu des répercussions significatives, aussi bien sur le fonctionnement général des écoles concernées que sur les conditions de travail des PE.
Ainsi, la mesure s’est malheureusement appliquée à moyens constants et a entraîné de multiples fermetures de classes afin de disposer des effectifs de PE nécessaires.
Le manque de locaux adaptés et de mobilier afférent a constitué un autre point de tension : des solutions improvisées sont devenues permanentes, telles l’utilisation de préfabriqués ou la transformation de la bibliothèque et de la salle informatique en salles de classe.
Cette difficulté a ainsi engendré le recours à la co-intervention comme solution palliative -dispositif pédagogique qui a ses qualités à condition de reposer sur le volontariat. Dans le cas contraire, cette pratique risque de dégrader les conditions de travail des personnels sans réel bénéfice pour les élèves maintenus dans des effectifs de classe ordinaire.
…mais des bénéfices pédagogiques indéniables !
L’allègement des effectifs dans les classes améliore indéniablement la qualité de l’enseignement et les conditions d’apprentissages des élèves. Le SNALC a toujours défendu cette position.
Les classes allégées favorisent en effet une ambiance plus sereine et les difficultés des élèves sont plus vite repérées, ce qui permet de mettre rapidement en place une différenciation appropriée. Mieux guidés, les élèves sont aussi mieux évalués et peuvent travailler davantage l’expression orale.
En ce qui concerne la gestion de classe, la réduction des effectifs permet également de mieux répartir les profils d’élèves notamment ceux qui pourraient poser problème ensemble.
Enfin, le fonctionnement en demi-groupe permet de gagner du temps mis au profit des apprentissages. L’enseignant peut se montrer plus attentif et donc plus réactif.
Une évaluation publiée en 2021 par la DEPP a confirmé ces constats. Les résultats de cette étude ont établi que les élèves de CP et CE1 en REP+ ont davantage progressé en français et en mathématiques que les élèves des écoles non prioritaires ayant des caractéristiques sociales et scolaires similaires. Il est donc incontestable que la réduction de la taille des classes a eu un effet bénéfique.
Le point de vue du SNALC
Certes le dédoublement ne résout pas à lui seul toutes les difficultés qui s’accumulent en éducation prioritaire , mais il constitue un outil indispensable pour accompagner des élèves qui ont besoin d’un suivi renforcé.
La rupture est d’autant plus marquée en CE2 avec le retour à un effectif ordinaire trop lourd, alors même que les élèves manquent encore souvent d’autonomie.
C’est pourquoi le SNALC milite activement pour un allègement de TOUS les niveaux de classe, sans distinction de classement, et pour la réinstauration des RASED pour les élèves en grande difficulté
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1505-École du 3 octobre 2025