La DEPP (2024) propose aux enseignants volontaires, depuis cette rentrée, d’évaluer les capacités physiques des élèves de 6e par des épreuves de vitesse, d’endurance et de bond. Cette démarche valoriserait la place du corps dans le système éducatif, contribuerait à la santé publique et faciliterait le pilotage pédagogique. Qu’en dit le SNALC ?
S’agissant de valoriser la place du corps, ces tests sont des indicateurs de l’état physique des jeunes collégiens. Ils permettent une objectivation et un suivi à grande échelle de leurs capacités. Une reconnaissance toujours bonne à prendre pour notre discipline, souvent en mal de considération.
Cependant pour contribuer à la santé, ces tests seuls seront insuffisants. Il doit s’en suivre une amélioration significative de l’activité en EPS pour tous les élèves. Les résultats obtenus peuvent aussi inciter les parents à prendre des mesures positives et complémentaires pour pallier des difficultés souvent masquées par des notes qui intègrent bien d’autres paramètres.
Quant au pilotage pédagogique ces tests pourront l’améliorer à condition d’engager les élèves dits « A besoin, fragile ou satisfaisant » vers des activités et des modalités de pratique adaptées.
Ne traitons pas cet enjeu de santé publique à la légère, au nom d’un affreux retour de l’hygiénisme pour des culturalistes bien pensants. Le dualisme nature / culture doit être dépassée car l’enjeu est de taille et d’avenir. Profitons de cette impulsion pour exiger une revalorisation de l’activité physique en EPS, une augmentation des horaires disciplinaires, particulièrement en lycée, davantaged’enseignants, une amélioration de nos conditions de travail et plus d’installations. Mais l’enjeu sanitaire nécessite aussi et surtout de reconsidérer l’éducation du physique et notamment les apports particuliers de chaque APSA en matière de développement capacitaire, abandonné depuis des années, de redéfinir les savoirs vraiment essentiels à acquérir en EPS, et de maximaliser l’activité motrice dominée par la réflexion et l’immobilisme dans les programmes actuels.
