
Invité de CNEWS, Maxime Reppert, vice-président du SNALC, dresse un constat alarmant : entre crise d’attractivité, manque de moyens et hausse des violences, l’éducation nationale s’effondre. Face à des politiques jugées inefficaces et réduites à de la “poudre aux yeux”, il dénonce un système qui sacrifie élèves et personnels.
Maxime Reppert, vice-président du SNALC, est l’invité de CNEWS le 24 août 2024.
SNALC – Maxime Reppert
« On a véritablement un problème, un problème majeur, qui repose à la fois sur des phénomènes de société qui dépassent le cadre de l’Éducation nationale. Je pense notamment à la question de la violence chez les jeunes, et aussi à celle de la santé mentale. Et puis, il y a un problème propre à l’Éducation nationale et surtout aux politiques mises en place. Aujourd’hui, la maison brûle, si vous me permettez l’expression. La maison brûle et, au niveau du gouvernement, personne ne semble vouloir éteindre l’incendie. Ce qui est proposé n’est, à chaque fois, ni plus ni moins que de la poudre aux yeux, une mascarade. Les politiques ne veulent pas saisir le problème dans sa globalité. »
CNEWS – Journaliste
« Alors, qu’est-ce qu’on fait concrètement ? Qu’est-ce qu’on peut faire ? »
SNALC – Maxime Reppert
« Ce qu’il faut, c’est déjà reconnaître les véritables problèmes qui touchent l’Éducation nationale : la question de l’attractivité, le manque de moyens, un problème de gestion, et bien sûr la question de la violence. Aujourd’hui, on demande à l’institution d’élever les enfants des autres. Il existe une forme de déresponsabilisation, à la fois des élèves mais aussi des parents, tandis que les politiques considèrent que les élèves sont des produits et que l’Éducation nationale est une entreprise. On cherche alors à réduire les coûts, à faire du rendement à travers des chiffres qui ne veulent plus rien dire au niveau des diplômes. L’objectif est toujours de faire plus, mais c’est une illusion. Les diplômes manquent d’exigence, les élèves ne sont pas assez préparés et il n’y a pas assez d’enseignants pour les accompagner correctement.
On a le sentiment que, par une politique de réduction et de suppression de postes, le gouvernement sacrifie les élèves et les personnels. Et cela, nous ne pouvons pas l’accepter. »
