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Figaro – Collège : une “pause numérique” imposée dès la rentrée 2025

«Peut-être pourrait-on vraiment respecter la loi de 2018 avant de mettre en place d’autres mesures ?»
Maxime REPPERT
Vice-président du SNALC
À partir de septembre, les collégiens devront laisser leurs téléphones chez eux ou les déposer dans des casiers spécifiques durant la journée. Une généralisation précipitée selon plusieurs syndicats d’enseignants, qui dénoncent l’absence de bilan sur l’expérimentation menée depuis 2024.
 
Maxime Reppert, vice-président du SNALC, est interviewé dans le Figaro du 10 avril 2025

 

Les téléphones des collégiens devront rester à la maison ou dans des casiers durant les heures de cours à compter de la rentrée de septembre 2025. C’est ce qu’a annoncé ce mercredi 9 avril la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne. Alors que depuis la rentrée dernière, 50.000 élèves répartis dans près de 200 établissements expérimentent ce dispositif, le ministère a décidé de généraliser la « pause numérique » – voulue par l’ancienne ministre Nicole Belloubet – à tous les adolescents, de la classe de sixième à la troisième.

Une annonce qui étonne les syndicats de professeurs, alors qu’aucun bilan de cette expérimentation n’a été dressé. « On n’a pas eu de retour des établissements et des élèves à ce sujet. On se demande si cela a été efficace, et comment ce système va se généraliser », avance Maxime Reppert, vice-président du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges). Même son de cloche pour les parents d’élèves. « Nous n’avons eu aucun bilan, aucun temps d’échange avec le ministère à ce sujet. On ne sait pas quels établissements étaient concernés, quelles méthodes étaient utilisées. On ne comprend pas », partage un représentant de parents d’élèves.

Les syndicats d’enseignants n’en savent pas beaucoup plus sur les élèves concernés par l’expérimentation. Selon le Snalc et un représentant syndical, les tests ont été réalisés dans des établissements de moins de 350 collégiens, surtout en zone rurale. Pour les structures avec davantage d’élèves, seuls certains niveaux ont participé (les élèves de 6e uniquement, par exemple). « Cela ne nous permettra pas de savoir si étendre le dispositif à une plus grande échelle sera aisé », ajoute Maxime Reppert. En tout cas, en organisant l’expérimentation sur un panel aussi restreint et donc facile à mettre en place, « bien sûr qu’on a le sentiment que le ministère s’est donné les moyens de réussir ce test », lance un représentant syndical, pour qui l’expérimentation généralisée sera plus difficile à mettre en place. Contacté, le ministère de l’Éducation nationale n’a pas répondu à nos questions au sujet du bilan de l’expérimentation lancée en septembre dernier.

Une loi interdit le portable au collège depuis 2018

Surtout, enseignants et familles se demandent si ce dispositif est vraiment utile. La loi interdit en effet depuis 2018 l’utilisation du téléphone portable dans les écoles maternelles, primaires et dans les collèges. Les élèves ont toutefois le droit de les avoir sur eux, s’ils sont éteints et rangés dans un casier ou dans un sac. Cette interdiction est valable « pendant toute activité liée à l’enseignement qui se déroule à l’extérieur de leur enceinte, à l’exception des circonstances, notamment les usages pédagogiques, et des lieux dans lesquels le règlement intérieur l’autorise expressément », précise l’article 511-5 du code de l’éducation. S’ils ne respectent pas cette consigne, les élèves peuvent voir leur téléphone se faire confisquer par un personnel de direction, d’enseignement, d’éducation ou de surveillance. Le règlement intérieur fixe les modalités de sa confiscation et de sa restitution.

Maxime Reppert ne comprend donc pas pourquoi un nouveau dispositif doit être en place. « J’ai peur que cela ne change pas grand-chose. On est d’accord, l’usage du téléphone n’a rien à faire dans les collèges. Mais peut-être pourrait-on vraiment respecter la loi de 2018 avant de mettre en place d’autres mesures ? Il faut avant tout responsabiliser les parents et les élèves », estime l’enseignant. D’autant que la mise en place de la pause numérique à tous les établissements ne va pas être une mince affaire. « On va mettre la pression à la vie scolaire, cela va être un casse-tête organisationnel », craint-il.

Un avis partagé par un représentant syndical. Car si aucun bilan n’a été adressé aux parents et professeurs, les établissements concernés par l’expérimentation ont pu remonter leurs impressions à leurs collègues. « C’est un travail contraignant le matin pour eux de récupérer tous les téléphones et de les rendre à la fin des cours. Ils se demandent quelles sont les garanties en cas de vol de l’appareil, quelles sanctions apporter aux élèves qui ont gardé leur portable. Il y a plusieurs points à prendre en compte avant la généralisation », évoque ce représentant.

Un contrôle des sacs quasi impossible

D’autant que le personnel de l’établissement n’aura pas la possibilité de vérifier les sacs des élèves chaque matin. « Aujourd’hui, un personnel d’établissement ne peut faire qu’un contrôle visuel d’un sac, avec l’autorisation de l’élève », explique un représentant syndical. Certains adolescents malins pourront donc affirmer à leur arrivée à l’école qu’ils ont laissé leur portable chez eux, et l’avoir finalement dans une poche. D’autres, redoublant d’imagination, ne manqueront sans doute pas de laisser un ancien téléphone dans leur casier, et de garder le leur sur eux toute la journée.

Les élèves ne laisseront pas leur portable dans n’importe quel casier. Les départements, en charge de la gestion des collèges, devront financer la mise en place de ces petits casiers dédiés aux téléphones des élèves. « Là encore, cela va représenter un certain coût. Cet argent, les collèges auraient aimé le voir dépensé dans d’autres travaux, plus urgents », partage le vice-président du Snalc. Un représentant de parents d’élèves estime qu’il serait « plus intéressant d’investir cet argent dans des surveillants supplémentaires, pour contrôler l’utilisation du portable et lutter contre le harcèlement ». Pour lui, il serait surtout préférable d’« enseigner aux élèves les risques liés aux réseaux sociaux, et de leur apprendre à s’en servir, plutôt que de leur interdire sans leur expliquer ».

« On se demande si cela a été efficace, et comment ce système va se généraliser.»
Maxime REPPERT
Vice-président du SNALC