Épisode 1: une chance pour les élèves ?
Dans l’univers fascinant du management scolaire, il existe des idées si brillantes qu’elles en deviennent presque aveuglantes. Parmi elles, le regroupement des classes en EPS dans les lycées professionnels (LP) qui se distingue par son avant-gardisme. L’idée ? Simple et révolutionnaire : « Prenons deux classes, fusionnons-les, et confions ce joli groupe à un seul professeur d’EPS ».
Bien sûr, les esprits retors y verront une habile manœuvre pour récupérer des heures en EPS et dédoubler des cours ailleurs. Mais ils se trompent. Ce n’est pas juste une question d’économie, c’est une vision, une philosophie pédagogique d’exception.
Pourquoi s’acharner à former des petits groupes quand on peut organiser un match de basket avec vingt-cinq joueurs sur un demi-terrain ? Après tout, l’art d’éviter, non seulement les adversaires mais aussi ses partenaires, est une compétence qui s’avérera cruciale dans la vie.
Pourquoi différencier son enseignement quand une dizaine d’élèves pourront faire l’expérience d’une initiation de survie sur un petit terrain de badminton ? Une véritable pédagogie façon « Hunger Games » où l’objectif premier n’est plus de marquer des points, mais d’éviter un coup de raquette en plein visage.
Et que dire du brassage des filières ? Quel meilleur moyen de favoriser l’inclusion et l’entraide entre élèves. Que rêver de mieux qu’un footballeur en Bac Pro mécanique tentant de faire une passe à une future esthéticienne au milieu d’une multitude d’élèves errant sur un terrain de sport ?
Évidemment, certains rabat-joie insinuent que ces regroupements nuisent aux apprentissages, transforment la gestion de classe en sport extrême et posent de légers problèmes de sécurité. Mais ces esprits étroits ne comprennent pas l’essentiel : ce n’est pas du chaos, c’est une leçon de vie grandeur nature. Il est bien connu d’ailleurs que selon une des lois de la thermodynamique, du chaos surgissent des formes d’auto-organisation. Adaptabilité, patience, instinct de survie… Voilà les véritables compétences du XXIe siècle qui sont ainsi mises en jeu. Brillantissime !