L’entretien professionnel est une étape importante qui peut parfois être source d’inquiétudes pour les AED et les AESH. Il est donc nécessaire de connaître les implications qu’un compte-rendu d’entretien peut avoir sur le renouvellement du contrat ainsi que les recours possibles en cas de contestation.
L’entretien a pour objectif d’évaluer la valeur professionnelle de l’AESH ou de l’AED. Il permet de vérifier la qualité du service rendu et porte sur l’évaluation de la manière de servir de l’agent.
Si les AESH doivent bénéficier au moins tous les trois ans d’un entretien professionnel, il est préconisé qu’un premier entretien soit fixé à l’issue de la 1ère année de contrat, bien que ce soit rarement le cas.
Les AED bénéficient de cet entretien au moins tous les trois ans. Dans les faits, les CDD étant d’un an dans la majorité des cas, un point est réalisé au moment de la reconduction du contrat.
Pour les AESH comme pour les AED, cet entretien, même très positif, ne peut pas permettre une augmentation de la rémunération.
En revanche, il peut avoir un impact pour les AESH sur l’accès au CDI qui n’est pas systématique. Pour les AED, un compte-rendu négatif peut remettre en cause le renouvellement du contrat en CDD ou la CDIsation. Dans certaines académies, il faudra même, pour les AED, se voir gratifier d’un avis élogieux, et non simplement favorable, pour avoir une mince chance de décrocher un CDI.
L’entretien est conduit par le chef d’établissement ou l’inspecteur de l’éducation nationale compétent lorsque l’AESH exerce ses fonctions dans le premier degré. Il n’est donc pas du ressort des directrices et directeurs d’école de mener ces entretiens, même si les inspecteurs ont tendance à leur déléguer cette tâche, pour ensuite signer le compte-rendu. L’AESH peut refuser la tenue d’un entretien dans ces conditions.
De même, dans le secondaire, il peut y avoir des dérives : pilotes du PIAL, enseignants référents, professeurs principaux ou AESH référents ne peuvent être chargés de cette mission.
Si l’IEN ou le chef d’établissement peuvent « prendre l’attache du ou des enseignants en charge du ou des élèves accompagné(s) par l’AESH sur la manière de servir, le contenu de ces échanges ne peut faire l’objet d’un rapport, ni servir d’unique base à l’évaluation. »
Pour les AED, l’entretien est conduit par le chef d’établissement dans lequel il exerce entièrement ou majoritairement ses fonctions ou par le conseiller principal d’éducation par délégation (Cf. article 1 quater du décret 2003-484 du 6 juin 2003). Lorsque l’assistant d’éducation exerce entièrement ou majoritairement ses fonctions dans une école, son évaluation est réalisée par le directeur d’école concerné par délégation de l’inspecteur de circonscription (Cf. article 1 quater du décret 2003-484 du 6 juin 2003).
Les personnels doivent être informés au moins huit jours avant sa tenue de la date de l’entretien. Pour les AESH, il est organisé pendant le temps de service et sur le lieu d’exercice.
Les critères d’appréciation de la valeur professionnelle des AESH sont précis et fixés par arrêté. Un modèle de compte-rendu est d’ailleurs préconisé par le ministère. L’entretien peut également porter sur les perspectives d’évolution professionnelle et les besoins de formation de l’accompagnant.
Pour les AED, l’arrêté du ministre chargé de l’Éducation nationale fixant les critères sur la base desquels la valeur professionnelle de l’agent est appréciée a été publié le 27 décembre 2024. Jusqu’alors, l’entretien professionnel était laissé à la volonté des chefs d’établissement et des CPE, avec une grille d’évaluation «académique», «départementale», voire propre à l’établissement, au mépris des modalités formelles. Les critères évalués sont désormais axés autour de trois grands domaines : compétences professionnelles et technicité, contribution à l’activité du service et capacités professionnelles et relationnelles.
Parfois, le compte-rendu est décevant ou semble incomplet. Si l’AESH ou l’AED souhaite le contester, un recours doit être initié au plus vite. En effet, la demande de révision doit être faite dans un délai de quinze jours francs à compter de la date de notification du compte-rendu.
Il est alors essentiel que les personnels concernés soient accompagnés par un délégué du SNALC, spécialisé dans ces démarches complexes.