Déclaration publiée le 15 juin 2021
Par Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC
Déclaration sur le cahier des charges pour un continuum de formation obligatoire des personnels enseignants et d’éducation.
C’ est à peu près ce que l’on est en train de mettre en place avec la « formation à la laïcité et aux valeurs de la République » : un amalgame de formulations, où l’on pointe en priorité les devoirs et l’exemplarité des agents.
Au départ, un atelier du Grenelle avait été programmé après la mort de Samuel Paty sur « La protection des personnels et les valeurs de la République ». Le SNALC y a activement participé ; des débats sans langue de bois avaient permis d’exprimer un constat très réaliste et des besoins d’information – plus que de formation – et d’accompagnement des personnels, notamment des professeurs, qui se sentaient démunis face à des situations de remise en cause de leurs enseignements, rejet des principes républicains dont la laïcité, jusqu’à l’agression verbale voire physique.
Peu à peu, la protection des personnels a été reléguée au point de n’être qu’une vague allusion qui semble tombée comme un cheveu dans la soupe du référentiel. En réponse aux difficultés dont ils témoignent et au besoin d’outils pour réagir ou prévenir les comportements attentatoires à la laïcité et aux principes républicains, on sommera désormais les agents de maîtriser parfaitement les obligations à agir en bon fonctionnaire qui, selon l’administration, suffiraient à incarner – donc transmettre et faire respecter – les valeurs de la République.
Cette grotesque conclusion témoigne d’une déconnexion totale de l’institution avec la réalité de nos métiers. Il eût été plus honnête de conclure qu’elle n’avait pas de solution à proposer aux attentes exprimées par le SNALC et les personnels qu’il représente lors de l’atelier du Grenelle.
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Lire aussi :
La formation des enseignants : dossier du mois de la revue du SNALC, La Quinzaine universitaire n°1454