La note 24.51 de la DEPP de décembre 2024 revient sur l’évolution des salaires des enseignants titulaires entre 2021 et 2022. Elle dresse un état des lieux et apporte un éclairage sur les conditions salariales des PE. Le SNALC a relevé les grandes lignes de ce rapport dont les perspectives ne sont, évidemment, pas réjouissantes.
État des lieux
L’année 2022 se caractérise par une revalorisation salariale comprenant le dégel du point d’indice (+ 3,5% au 1er février 2022) et une augmentation de la prime d’attractivité, qui, elle, ne concerne que les 9 premiers échelons de la classe normale. Les salaires ont ainsi augmenté en moyenne de 3,7% durant l’année. Cependant, compte-tenu de la forte inflation (5,2% au cours de l’année concernée), le salaire net moyen se replie de -1,4% en euros constants.
Des différences de traitement avec le second degré
Si on considère la situation des PE au sein de l’ensemble du corps des professeurs (premier et second degrés confondus), on constate que les écarts se creusent à leur désavantage. En effet, les salaires des PE sont, sans surprise, inférieurs à ceux des autres enseignants pour des raisons structurelles. Ils sont proportionnellement moins nombreux en hors-classe et en classe exceptionnelle, ils n’ont pas toute facilité pour effectuer des heures supplémentaires et ils touchent moins de primes que les professeurs du second degré.
« Des évolutions individuelles de salaire contrastées »
Individuellement, le salaire des enseignants sur les deux années observées n’évolue pas systématiquement de la même manière : « 40% d’entre eux connaissent une hausse de leur salaire net en euros constants, 16% voient leur salaire stagner et 44% leur salaire diminuer ». Ces évolutions sont liées à des changements de situations individuelles telles que l’avancement, le rythme de travail (recours ou non au temps partiel, exercice à temps incomplet), à des changements de poste ou de fonction qui affectent la perception de primes (direction d’école, mutation en éducation prioritaire, etc.) ; ou à de nouvelles situations familiales (évolution du foyer modifiant le supplément familial de traitement, déménagement affectant la perception de l’indemnité de résidence…).
Lorsqu’ils ne bénéficient pas d’évolution de corps, grade, échelon et rythme de travail (ce qui concerne 60% des titulaires en 2021 toujours présents en 2022), la moitié des enseignants enregistre une baisse annuelle de 1,5% du salaire net.
Quelles perspectives ?
La population des enseignants change tous les ans du fait des départs qui sont compensés par des recrutements de personnes dont le salaire est moins élevé. De plus, la pyramide des âges des professeurs laisse entrevoir une vague de départs massive qui va provoquer une baisse du salaire moyen.
Enfin, depuis 2022, les mesures de « revalorisation pour les PE » sont restées très limitées (+1,5% du point d’indice en 2023, +5 points d’indice en 2024, augmentation progressive des promus à la hors classe). L’absence de rattrapage salarial constamment revendiqué par le SNALC, dans le contexte d’inflation actuel, va donc naturellement accentuer la perte de pouvoir d’achat subie par les PE.