Alors que les J.O. de Paris 2024 ont été célébrés comme une opportunité unique de promouvoir la pratique sportive dès le plus jeune âge, les sections sportives scolaires (SSS) demeurent fragiles, fonctionnant dans un cadre insuffisant et largement ignoré des pouvoirs publics. Les professeurs d’EPS, au cœur du dispositif, peinent à conjuguer excellence scolaire et excellence sportive, faute de moyens adaptés.
Le Bulletin officiel n°18 du 30 avril 2020 réaffirmait pourtant l’ambition des SSS, sans toutefois apporter de solutions concrètes. Depuis des années, les financements reposent sur les collectivités, clubs, ou initiatives propres des enseignants. Comme le dénonçait déjà le rapport n°2008-038 de l’IGEN, faute de crédits pédagogiques dédiés, de partenariats stables et de conventions pérennes, la plupart des SSS sont toujours bancales et survivent dans la précarité.
Le Bulletin officiel n°48 du 21 décembre 2023, censé refonder les SSS, ne répond toujours pas aux besoins budgétaires. Il élargit certes les missions des enseignants coordonnateurs, mais ne propose aucun engagement financier clair du MENJS. Les enseignants passent du temps à chercher des sources de financement : encore une charge invisible et non reconnue dans un métier pressurisé. Pourtant, les fédérations sportives, notamment celles qui en ont les moyens, pourraient contribuer bien davantage au financement de ces sections. À quoi bon sinon la récente fusion des ministères de l’Éducation et des Sports depuis 2020 ?
En l’état, ce constat contraste nettement avec les ambitions affichées pour une « Génération 2024 » où le sport est censé devenir un pilier de la santé et de la réussite. Tant que des financements dédiés et des conventions solides ne seront pas mis en place, ces ambitions resteront vaines. Valoriser le sport dans l’éducation exige bien plus que des slogans !
Le SNALC appelle à en faire une réalité concrète et à donner aux SSS, et plus généralement à l’École, les moyens substantiels de contribuer à « une nation de sportifs ».
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1497 du 17 janvier 2025