“C’est une question de survie”
Cela fait 20 ans que Martine est chaque jour devant ses élèves. Mais aujourd’hui, elle renonce. Professeur de lettres, elle subit la réforme du lycée, qui l’oblige à enseigner dans plusieurs établissements, elle voit maintenant surgir la réforme des retraites. Elle ne peut plus enseigner comme elle l’imaginait :
“C’est une question de survie. Il faut que je préserve ma santé mentale, ma santé physique. C’est une décision qui est prise avec chagrin parce que c’est un métier que j’aime toujours. C’est désespérant de voir ce que notre métier devient. Avec la réforme des retraites, on ajoute de la souffrance sur de la souffrance“.
Responsable des conditions de travail et du climat scolaire au syndicat le Snalc, Maxime Reppert, entend quotidiennement ce genre de discours :
“Ils recherchent un peu d’humanité. Les facteurs immédiats vont être la médiatisation de certains problèmes, la question des suicides par exemple, a été un déclencheur pour beaucoup de collègues. La question des retraites, la question des salaires aussi. La deuxième chose, c’est un phénomène qui perdure depuis des années. On va vous dire que les professeurs sont des fainéants, il y a un manque de considération sociale et de considération économique“.
Des enseignants qui quittent le navire éduction, et une jeune génération qui ne souhaite plus y embarquer. Le nombre de candidat au Capes a baissé de 8% en un an.