Vendredi 15 mars 2019, Jean Willot, professeur des écoles, mit fin à ses jours. La veille, il apprenait qu’une mère d’élève avait déposé plainte contre lui et que l’Inspection Académique le convoquait.
L’autorisation donnée à seulement 3 enseignants de l’école sur 12 de pouvoir participer aux obsèques a été très mal vécue. L’Inspection finit par se rétracter, autorisant finalement l’ensemble des collègues à s’absenter deux petites heures. La demande faite à l’équipe enseignante de ne parler de l’affaire à personne, ni aux parents, ni aux médias suscita l’indignation de tous. Toute la profession fut touchée et les témoignages de soutien furent nombreux. En revanche, le silence de l’institution fut pesant et marqua les esprits.
Le SNALC a encore une fois été sidéré devant cette attitude de l’institution qui consiste systématiquement à étouffer les affaires dans le but de ne pas faire de vagues.
Cela fait maintenant deux mois que notre collègue nous a quittés. Combien faudra-t-il encore de Jean Willot avant que l’administration ne cesse de taire ou d’ignorer la souffrance silencieuse de milliers de collègues qui un jour pourraient eux aussi franchir le pas de l’irréparable ?
Combien de lettres de rentrée de nos ministres ont encensé le dévouement des enseignants, parlé de bienveillance, de confiance, de soutien, d’écoute, de solidarité avec les professeurs… Combien de ministres ont assuré dans leur discours une reconnaissance sans faille de l’institution ?
Cela suffit. On peut parler, comprendre ou ne pas comprendre, être d’accord ou pas sur de nombreux sujets autour du métier de professeur. Mais il s’agit ici de l’humain. On ne peut pas, on ne peut plus accepter cette attitude de l’institution et son double discours.
Le SNALC a accompagné le collectif « #Plusjamaisca : tous en action pour Jean Willot ! » devant le Palais de Justice de Pontoise le 15 mai 2019 pour manifester et dénoncer cette situation. Parce que le SNALC ne tolèrera jamais cette omerta.