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Groupes au collège : résultats de l’enquête du SNALC – Autres disciplines

GROUPES AU COLLÈGE : RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE DU SNALC

Groupes en collège : les autres disciplines plumées

Nous l’avons vu, les professeurs de français et de mathématiques ne sont pas convaincus par la mise en place des groupes, même si 40 % estiment avoir disposé des moyens idoines. Conscient que les dotations des établissements n’ont pas été abondées, le SNALC a souhaité analyser aussi l’impact de cette mesure sur les autres disciplines.

Les professeurs des différentes disciplines ont presque été aussi nombreux que leurs collègues de français et de mathématiques à participer à notre enquête. 

Ils sont distribués dans les différentes disciplines de manière assez représentative (à l’exception des professeurs d’EPS). Les chiffres concernant leur observation de la mise en place des groupes sont similaires à ceux de leurs collègues de français et de mathématiques : 85 % nous signalent une mise en place de groupes qui ne correspondent pas à la classe et 34 % une absence de changement des groupes durant l’année. Leurs réponses ont donc une représentativité conforme à celles de leurs collègues quant aux effets de le réforme.

Sommaire

DES EMPLOIS DU TEMPS TRÈS DÉGRADÉS

C’est le premier effet auquel le SNALC s’attendait. Nos craintes sont confirmées avec 70 % de professeurs nous signalant un impact négatif de la réforme sur leur emploi du temps (34 % jugeant l’impact très négatif). Le verbatim vient préciser les raisons de cette dégradation qui, elles aussi, pouvaient être anticipées. Les heures ou blocs d’heures de français et de mathématiques ont été positionnés prioritairement, comme les heures d’EPS le sont pour des raisons matérielles. Les heures des autres disciplines ont ensuite été placées autour. 

Ainsi, des collègues nous expliquent avoir plus de trous dans leurs emplois du temps  cette année avec une amplitude maximale de la journée (de 8h à 16h30 ou 17h).

BRAQUAGE SUR LES HEURES D’ENSEIGNEMENT

Si certains – on ne sait jamais, il peut exister des naïfs – se demandaient comment une partie des professeurs de français et de mathématiques pouvaient avoir eu des moyens supplémentaires sans une réelle augmentation des dotations, la réponse est à chercher ici. Il a bien fallu récupérer des heures lorsque la décision a été prise, par exemple, de faire plus de groupes que de classes afin d’avoir des effectifs réduits. 

Parmi les collègues concernés – nombreux à s’exprimer en ce sens dans le verbatim de notre enquête – on trouve les professeurs de langues vivantes ou de sciences qui disposaient dans certains établissements de dédoublements, soit parce qu’une langue doit être parlée soit parce qu’étudier une science suppose de la manipulation.  Quant aux professeurs d’enseignements facultatifs, aux premiers rangs desquels les professeurs de langues anciennes, ils ont pu voir leur temps d’enseignement encore rogné.

Par ailleurs, si l’aide aux devoirs n’a pas disparu et si, dans certains établissements, il a été possible de maintenir de l’AP, les professeurs signalent combien il est désormais compliqué de faire fonctionner ces dispositifs avec des élèves d’une même classe, mais ayant des leçons et devoirs très différents.

UN MESSAGE CLAIR : IL FAUT TOUT ARRÊTER

De telles dégradations des conditions d’exercice, sans que les professeurs voient un effet positif sur les élèves, en tout cas pour le moment, créent nécessairement des tensions dans les établissements. 

61 % des professeurs perçoivent ces tensions alors que ceux qui estiment que la réforme a eu un effet positif sur le climat représentent à peine 2 %.

Il n’est donc pas étonnant que nos collègues ne souhaitent ni la reconduite du dispositif en sixième et en cinquième, ni son extension aux classes de quatrième et de troisième. Ils sont en effet 84 % à vouloir l’abandon des groupes et 89 % à être opposés à leur extension.

Pour le SNALC, le ministère doit se rendre compte qu’il faut retirer une réforme qui en réalité est déjà morte. Les modalités de sa mise en place, mal pensées avec des conséquences nécessairement délétères, l’ont tuée. Ne vaut-il pas mieux constater le décès et repartir sur des bases saines ?


Article à paraître dans la revue Quinzaine universitaire n°1495 du 29 novembre 2024

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