CNEWS – Jean-Marc Morandini
Nous sommes en direct avec Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur.
Bonjour. Merci d’être avec nous en direct. Êtes-vous sous le choc, le choc des savoirs ?
SNALC – Maxime REPPERT
Non, pas du tout. Malheureusement, ces annonces, écoutez, tombent un peu comme ça.
Elles ne nous semblent pas du tout prioritaires. Les priorités sont ailleurs. Elles ne sont pas d’ordre pédagogique, mais structurel. La priorité, c’est avant tout d’avoir un enseignant dans chaque classe.
La priorité, c’est d’offrir de meilleures conditions de travail aux personnels de l’Éducation nationale afin de favoriser la réussite des élèves et d’améliorer le climat scolaire.
Or, là, nous avons uniquement des mesures pédagogiques. Ce sont des annonces, si vous voulez, qui ressemblent à des usines à gaz. Que ce soit les groupes de besoins qu’on envisage de généraliser en 4ᵉ et en 3ᵉ, ou encore les épreuves anticipées de mathématiques et le DNB (Diplôme national du brevet), rien ne semble cohérent.
Je prends un exemple concernant le brevet des collèges. On parle de le faire passer en 2027. Mais il va falloir m’expliquer comment on prévoit d’organiser l’affectation de milliers d’élèves en juillet, après la publication de ces résultats.
Même si certaines idées semblent intéressantes sur le papier, comme le fait de réduire le poids du contrôle continu – passer de 50 à 40 % pour donner plus d’importance à l’examen final –, cela pourrait être une bonne mesure.
Mais pour le reste, écoutez, ce ne sont que des annonces… Nous attendions autre chose de notre ministère et de notre ministre.
CNEWS – Jean-Marc Morandini
Maxime Reppert, si je résume, dites-moi si j’ai bien compris : en ce qui concerne les priorités, le ministère est totalement à côté de la plaque.
SNALC – Maxime REPPERT
Ah oui, nous avons un ministère totalement déconnecté de la réalité, dans le sens où l’urgence est ailleurs.
Comprenez qu’il y a des classes surchargées. Certaines n’ont pas vu de professeurs depuis des semaines ou des mois pour certaines matières.
Et là, on explique à ces élèves et à leurs parents qu’on va mettre en place de nouvelles mesures alors que l’essentiel n’est pas traité.
Le problème du manque de personnel et la crise de recrutement ne se résoudront pas avec ce type d’annonces.